Roms : Martine Aubry s’explique

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La Première secrétaire du PS a dénoncé jeudi les expulsions "systématiques" sur Europe 1.

Martine Aubry a bien saisi la justice mi-juillet, soit avant le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy, pour obtenir l’évacuation d’un terrain occupé par des Roms. Mais "évacuer un camp où il y a des problèmes de sécurité ou de salubrité, ce n’est pas la même chose qu’expulser du territoire de manière systématique", a argumenté la Première secrétaire du PS sur Europe 1 jeudi.

Pour elle, dans un cas, il s’agit de protéger "des gamins qui traversent l’autoroute" et dans l’autre d’expulser des Roms "de manière globale, de manière brutale, en allant les chercher partout dans le pays".

Mais parce que, selon elle, les évacuations de campements pour des raisons de salubrité ou de sécurité coïncident désormais avec des expulsions systématiques, Martine Aubry a "demandé au préfet [du Nord, mercredi, NDLR] de suspendre toute évacuation donnant lieu à des expulsions".

"Il faut mettre des moyens"

Sur le dossier plus général de la sécurité, la chef de file des socialistes a confirmé qu’elle ferait des propositions au mois d’octobre. Pourquoi pas avant ? Parce que "nous ne sommes pas au gouvernement", a-t-elle rétorqué. Avant de dévoiler une première piste : "il faut mettre des moyens, ce ne sont pas les caméras de vidéosurveillance qui encadreront des gamins de 14-15 ans".

Martine Aubry a précisé au passage qu’elle était opposée à la déchéance de la nationalité pour les personnes condamnées, notamment pour avoir porté atteinte aux forces de l’ordre. "La déchéance de la nationalité est anticonstitutionnelle. Quand le président s’assoit sur la Constitution, ça pose un problème", a-t-elle insisté. Et "quand on est Premier ministre, si on n’est pas d’accord, on ne reste pas", a-t-elle ajouté.

Pas de problème avec "Dominique"

Dans la perspective de la présidentielle de 2012, Martine Aubry a répété jeudi le message d’unité martelé lors des universités d’été à La Rochelle. "Il n’y aura jamais de problème entre Dominique [Strauss-Kahn] et moi. Nous avons tous les deux, Ségolène l’a dit aussi, le sentiment d’une grande responsabilité face à l’état de notre pays", a-t-il certifié.