Ce qu'il faut retenir de l'intervention du président Hollande devant le Congrès à Versailles

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François Hollande a annoncé la création de milliers de postes supplémentaires dans les forces de sécurité et une révision de la Constitution pour mieux lutter contre les terroristes.

Le président de la République s'est exprimé devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, lundi après-midi. Voici ce qu'il faut retenir de son intervention.

Les cinq infos à retenir :

- La France va intensifier ses frappes en Syrie au cours des semaines à venir.

- 5.000 postes supplémentaires de policiers et de gendarmes, 2.500 dans la justice, 1.000 dans les douanes

- François Hollande veut réviser la Constitution.

- L'état d'urgence prolongé de trois mois.

- Le président veut la déchéance de nationalité pour les binationaux qui représentent un risque.

  • Sur le plan intérieur

5.000 postes supplémentaires de policiers et de gendarmes, 2.500 dans la justice, 1.000 dans les douanes. Le président de la République annonce 5.000 emplois supplémentaires dans la police et la gendarmerie dans les deux ans, "afin de porter le total de création d'emploi de sécurité à 10.000 durant le quinquennat. De même, le ministère de la justice disposera de 2.500 postes supplémentaires, et 1.000 dans les douanes pour faire face aux menaces terroristes.

Pas de diminution d'effectifs dans la défense jusqu'en 2019. "Nos armées sont de plus en plus sollicitées. Il n'y aura aucune diminution d'effectifs dans la défense jusqu’en 2019. Ce sera au bénéfice des unités opérationnelles, de la cyber-défense et du renseignement." François Hollande a assumé "un surcroît de dépense" induit par la création de ces milliers de postes supplémentaires dans les forces de sécurité et de la justice. "Ces mesures se traduiront pas des dépenses supplémentaires. Mais le pacte de sécurité l'emporte sur le pacte de stabilité", a-t-il affirmé.

Hollande veut réviser la Constitution. "J’estime en conscience que nous devons faire évoluer notre Constitution pour permettre aux pouvoirs publics d'agir conformément à l’état de droit aux actes de guerre. Aujourd'hui notre texte comporte deux régimes particuliers qui ne sont pas adaptés." Selon le président, l'article 16, qui régit les conditions d'attribution des pouvoirs exceptionnels au Président, et l'article 36, qui porte sur l'état de siège, ne sont "pas adaptés à la situation que nous rencontrons". La Constitution doit, selon lui, offrir un "outil approprié pour fonder la prise de mesures exceptionnelles pour une certaine durée sans recourir à l'état d'urgence et sans compromettre l'exercice des libertés publiques".

L'état d'urgence prolongé de trois mois. "J'ai décidé que le Parlement serait saisi dès mercredi d'un projet de loi prolongeant l'état d'urgence pour trois mois et adaptant son contenu à l'évolution des technologies et des menaces", a déclaré le président de la République, qui a "invité" les parlementaires à "le voter d'ici la fin de la semaine".

Hollande veut la déchéance de nationalité pour les binationaux qui représentent un risque. "La déchéance de nationalité ne doit pas avoir pour résultat de rendre quelqu’un apatride. Mais il faut pouvoir le déchoir même s’il est né français, dès lors qu’il bénéficie d’une autre nationalité. De même, nous devons pouvoir interdire à un binational si il présente un risque terroriste, sauf si il se soumet à un dispositif de contrôle draconien. Nous devons pouvoir expulser les étrangers qui menacent la nation."

  • Sur le plan international

Intensification des frappes aériennes dans les semaines à venir. "Nous poursuivrons ces frappes au cours de semaines à venir. Le porte avion Charles-de-Gaulle arrivera jeudi en mer orientale, pour tripler notre capacité d’action. Il n’y aura aucune trêve." Le président de la République a commencé son discours en affirmant une nouvelle fois que "la France est en guerre". "Notre République n'est pas à la portée de méprisables tueurs. La République française a surmonté d'autres épreuves, et elle est toujours là, bien vivante.Ce sont des lâches qui ont tiré sur une foule désarmée. L’ennemi n’est pas insaisissable, il n'est pas hors d’atteinte. Les citoyens ont ressenti l’effroi, ils doivent garder leur sang froid."

Hollande demande une réunion au Conseil de Sécurité de l'ONU. "Elle massacre chaque jour des populations, c'est la raison pour laquelle détruire Daesh concerne toute la communauté internationale. J'ai donc demandé au Conseil de sécurité de se réunir dans les plus brefs délais pour adopter une résolution appelant à la lutte contre Daesh. La nécessité de détruire Daesh constitue un sujet qui concerne toute la communauté internationale."

Hollande va rencontrer Obama et Poutine. "Aujourd'hui, il faut plus de frappes. Mais il faut un rassemblement de tous ceux qui dans le cadre d'une grande et unique coalition. C'est dans cet esprit que je réunirai les présidents Obama et Poutine pour que nous réunissions nos forces. La France parle à tous."

Un appel à la mobilisation de l'Europe. "Chacun est face à ses responsabilités : les pays voisins, mais aussi l’Europe. J'ai demandé au ministre de la défense de mobiliser ses homologues européens dès demain, en vertu du traité de l’U.E qui prévoit que lorsqu’un état est agressé, tous les États membres doivent lui apporter solidarité contre cette agression. C’est un ennemi de l’Europe."

Hollande veut des "contrôles coordonnés et systématiques aux frontières" de l'UE. "La question des réfugiés se pose. Ils sont victimes de ce même système terroriste. Voilà pourquoi il est vital que l’Europe accueille ceux qui relèvent du droit d’asile. Mais il faut une protection des frontières extérieures. La France fait en sorte que les pays qui sont confrontés à cet afflux soient aidés : Turquie, Liban… Si l’Europe ne contrôle pas ses frontières extérieures, alors c’est le retour aux frontières nationales, aux murs, aux barbelés."

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