Le remaniement attendra encore

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avec AFP , modifié à
Attendu mardi, puis mercredi, le remaniement gouvernemental ne devrait pas intervenir avant le retour du chef de l'Etat d'Arménie. 

Certains l'espéraient, d'autres le redoutaient, tous l'ont encore attendu en vain mardi, puis mercredi. Le remaniement du gouvernement d'Edouard Philippe est à présent guetté en fin de semaine, voire la semaine prochaine. Selon les informations d'Europe 1, confirmées par l'Elysée, en effet, le remplacement de Gérard Collomb au ministère de l'Intérieur et les éventuels autres changements attendus n'interviendront pas avant le retour d'Emmanuel Macron de son voyage en Arménie, qui doit durer jusqu'à vendredi soir.

Le président Emmanuel Macron, qui s'est parfois défini en "maître des horloges", n'a laissé filtrer aucune indication sur ses intentions depuis la démission, mardi 2 octobre, du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, un événement qui a donné le coup d'envoi d'une attente inhabituellement longue.

Pas de remaniement avant la fin de la semaine. Il n'a pas eu lieu mardi, il n'aura très probablement pas lieu mercredi non plus. Le remaniement gouvernemental faisant suite à la démission de Gérard Collomb n'aura pas lieu avant la fin de la semaine, selon des informations d'Europe confirmées par l'Elysée. Emmanuel Macron attend, en effet, son retour d'Arménie où il doit rester jusqu'à vendredi soir. Le chef de l'Etat "souhaite prendre tout le temps nécessaire, dans le calme, le professionnalisme et le respect des personnes, à la composition d'une équipe cohérente et de qualité au service des Français", a précisé la présidence.

Le conseil des ministres de mercredi "se tiendra avec le gouvernement actuel", a par ailleurs annoncé l'Élysée dans un très bref communiqué. La nomination d'un nouveau ministre de l'Intérieur pour remplacer Gérard Collomb, accompagné éventuellement de plusieurs autres changements au sein du gouvernement, est attendue depuis une semaine.

Pas de démission du gouvernement. La veille, la présidence de la République avait par ailleurs indiqué qu'il n'y aura pas de démission générale de l'équipe actuelle, et donc probablement pas vote de confiance devant le Parlement. Conclusion ? "Il faut croire" qu'Emmanuel Macron ne procèdera pas à un remaniement de "vaste ampleur", a répondu mercredi matin Richard Ferrand au micro de France Inter.

"Jusqu'à quand cette mascarade va continuer ?" Cette attente crispe en tout cas les députés, comme a pu le constater notre reporter. Le Républicain Christian Jacob parle volontiers d'une "Bérézina annoncée" et s'interroge : "Jusqu'à quand cette mascarade va continuer ?" Un parlementaire de la majorité le reconnaît d'ailleurs, "quand le président doute, c'est le grand bazar". 

Qui à l'Intérieur ? Pour remplacer Gérard Collomb place Beauvau, les noms des ministres Christophe Castaner (Relations avec le Parlement), Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères) ou Gérald Darmanin (Comptes publics) sont évoqués. L'exécutif pourrait aussi être tenté de faire confiance à un expert, sur le modèle de Jean-Michel Blanquer à l'Éducation, dont l'assimilation au monde politique est jugée réussie. Les noms du procureur de Paris François Molins - visage connu des Français depuis les attentats de 2015 -, de la directrice de la PJ Mireille Ballestrazzi, de Jean Castex, un haut fonctionnaire qui a servi Nicolas Sarkozy à l'Élysée, ou de l'ancien patron de la police nationale Frédéric Péchenard ont circulé.

En attendant, Edouard Philippe (qui assure l'intérim place Beauvau) a participé mardi soir à une patrouille dans Paris  avec la Brigade anti-criminalité (BAC), s'attachant à démontrer, comme l'a dit Matignon, que "les rênes du ministère sont tenues et la vigilance ne baisse pas."

De sources concordantes, le choix du prochain ministre de l'Intérieur s'avère plus compliqué que prévu, faute de candidats disposant du profil recherché par Matignon et l'Elysée... et prêts à accepter le poste. Selon RTL, Edouard Philippe et Emmanuel Macron auraient ainsi "essuyé au moins cinq refus" d'entrer au gouvernement.

Des sortants et des entrants. Parmi les sortants possibles, figurent Françoise Nyssen (Culture), Jacques Mézard (Cohésion des Territoires) ou Stéphane Travert (Agriculture). Les centristes du MoDem pourraient récupérer un ou deux portefeuilles, comme Marc Fesneau, leur chef de file à l'Assemblée, pressenti, entre autres, pour l'Agriculture. Egalement pressenti, Mathieu Klein, le président PS du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, a décliné l'invitation via Twitter.