Régionales en Ile-de-France : les temps forts du débat

© Europe 1
  • Copié
, modifié à
Europe et I-Télé ont organisé mercredi le débat entre les candidats au second tour des élections régionales en Ile-de-France. 

Valérie Pécresse (LR), Wallerand de Saint-Just (FN) et Claude Bartolone (PS) se sont retrouvés mercredi pour le débat d'entre-deux-tours aux élections régionales en Ile-de-France organisé par I-Télé et Europe 1.

• Passe d'armes sur l'emploi et l'économie 

Premier point abordé : l'économie et l'emploi. Alors que Claude Bartolone souhaite continuer le travail accompli par son prédécesseur Jean-Paul Huchon et souligne que la région "est très attractive même s'il y a cette petite musique sur l'Ile-de-France bashing", Valérie Pécresse souhaite elle "tout changer, tout chambouler". "Je ne veux pas être un président rentier qui prend des chèques", a-t-elle accusé tout en parlant du "scandale" de ces "50 millions de crédits européens annulés pour la région faute d'avoir des projets déposés par la gauche". Claude Bartolone lui a répondu que cela faisait peu de temps que la région est compétente en matière de crédits européens. 

Wallerand de Saint-Just a lui dénoncé le programme de Valérie Pécresse "comme n'ayant pas grand chose de clivant et d'original". Le frontiste estime, par ailleurs, que la région ne va pas assez loin en matière économique. Il propose que "l'action économique de la région soit mise sous l'égide d'un organisme bancaire qui serait une banque publique". 


Régionales : passe d'armes entre Bartolone et...par Europe1fr

• Le siège de la région, pomme de discorde 

"La région a mal dépensé son argent", a accusé par la suite Valérie Pécresse, en dénonçant "une gabegie incroyable" . La candidate de droite veut déménager le siège de la région qui a aujourd'hui "cinq hôtels particuliers dans le 7e arrondissement de Paris". "Je veux vendre les hôtels particuliers et déménager en Seine-Saint-Denis ou dans le Val-de-Marne, où c'est moins cher", a-t-elle expliqué. 

Claude Bartolone lui a répondu en mettant en doute l'utilité d'un changement du siège de la région Ile-de-France. "J'ai essayé de regarder combien coûte un nouveau siège : 400 millions d'euros, et la vente de tous les hôtels : 200 millions d'euros. Donc c'est une charge supplémentaire", a soutenu le président de l'Assemblée nationale. De son côté, Wallerand de Saint Just a dénoncé un débat anecdotique, selon lui. "'C'est tout petit, c'est un cautère sur une jambe de bois. Sur le projet de déménagement, vous n'avez jamais dit combien ça coûterait de construire un nouveau siège. C'est de la démagogie", a-t-il lancé en direction de Valérie Pécresse.


Ile-de-France : le siège de la région, pomme de...par Europe1fr

• Bartolone renvoie Pécresse à sa réforme des universités

"J'ai réformé les universités, il y avait 85 présidents d'université", a poursuivi Valérie Pécresse, avant d'être coupée par Claude Bartolone : "ah ça, les étudiants s'en souviennent". "Oui, ils étaient plutôt d'accord avec moi", lui a-t-elle rétorqué. "Ah bah allez dans les universités, j'ai pas l'impression que...", lui a répondu Claude Bartolone. "Attendez, avez-vous remis en cause la loi autonomie ?" s'est énervée Valérie Pécresse. Réponse du candidat socialiste : "oui, nous avons été obligés de remettre des moyens financiers pour tenir compte de l'incurie de cette décision". 

• Pécresse tacle "l'honneur perdu de la gauche"

Le débat s'est ensuite tendu lorsque Valérie Pécresse a voulu "parler de l'honneur perdu de la gauche régionale dans ce dernier mandat". L'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a accusé "certains conseillers régionaux de s'être servis au lieu de servir les Franciliens". Valérie Pécresse a notamment cité sans la nommer Michèle Sabban, "la vice-présidente qui présidait la commission 'logement social' et qui s'est attribuée à elle-même un logement social" et les subventions politiques aux associations telles que l'Unef. "Je ferai la transparence, vous saurez tout sur ma gestion", a promis la candidate des Républicains si elle est élue dimanche. 

Claude Bartolone lui a répondu en indiquant que la vice-présidente avait été sanctionnée par le président Huchon. Interrompu plusieurs fois par son adversaire qui soutient que cette dernière n'a pas quitté son logement, le président de l'Assemblée nationale s'est énervé : "c'est une des raisons qui m'a amené à être très réservé par rapport à ce genre de débat. Nous avons connu le 13 novembre. Il y a une demande de rassemblement dans le pays qui est une exigence de nos compatriotes vis-à-vis des responsables politiques". 


Ile-de-France : Pécresse tacle "l'honneur perdu...par Europe1fr

• Les transports, enjeu majeur du débat 

Compétence de la région, les transports ont aussi été au cœur de ce débat, en particulier en matière de sécurité. Claude Bartolone a ainsi proposé la fusion de toutes les polices qui y sont dédiées. "Il nous faut un corps unique de sécurité sur l'ensemble des personnels de sécurité de la SNCF, de la RATP et du réseau Optile", a souhaité le président de l'Assemblée nationale. Valérie Pécresse a elle pointé les lacunes de la vidéo-surveillance. "J'ai demandé depuis cinq ans la vidéo-protection de la première voiture de chaque rame. Les premières victimes sont souvent des jeunes garçons qui se font racketter, ou encore des retraités", a-t-elle expliqué. "Souvenez-vous de l'attaque de la diligence à Grigny. Dans deux tiers des rames, il n'y a pas de caméras. On va mettre de la vidéo-protection et on va mettre 250 policiers des transports en plus. On va également demander la carte d'identité obligatoire", a assuré l'ancienne ministre.

Pour le candidat frontiste, Wallerand de Saint Just, il faut renforcer la présence humaine dans les gares franciliennes. "Nous avons une proposition que nous pensons efficaces et faisables financièrement : c'est de mettre dans les 380 gares d'Ile-de-France deux gardes armés à toutes les heures d'ouverture. Ce serait très efficace pour lutter contre la fraude, et en cas d'alerte ils pourraient intervenir. Il y a eu une expérience dans une grande gare du nord de Paris. Il y a eu + 80% d'achats de billets pendant cette période. Cela a un effet dissuasif sur la fraude et les incivilités", a soutenu le candidat FN.