Réforme constitutionnelle : les piques de Nicolas Sarkozy contre la méthode Macron

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Longtemps bienveillant à l'égard d'Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy n'a pas hésité mercredi à critiquer son empressement à réformer, parfois en passant outre le débat parlementaire. © Christope Petit Tesson / POOL / AFP
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William Galibert, édité par R.Da. , modifié à
Nicolas Sarkozy, entendu en audition par les sénateurs mardi sur sa réforme constitutionnelle de 2008, a formulé quelques critiques à l'encontre d’Emmanuel Macron qui entend lui aussi réformer les institutions.

Ses déclarations sont rares, et elles en sont d'autant plus percutantes. Nicolas Sarkozy s'est exprimé mardi devant les sénateurs. Officiellement, il s'agissait d'un retour d'expérience, pour aider à préparer la réforme constitutionnelle voulue par Emmanuel Macron et contestée par les élus de droite. Mais l'intervention de l'ancien président, à huis clos, a été parsemée d'avertissements adressés à l'actuel chef de l'Etat, selon des informations d'Europe 1.

Une vive critique des ordonnances. Entre Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron, le ton a changé. Après la bienveillance, place aux avertissements de l'ancien président de la République. Ils concernent d'abord la méthode Macron et son empressement à la réforme : les ordonnances ont servi pour la loi Travail, et pourraient à nouveau être utilisées pour la SNCF. "Je n'ai jamais été partisan des ordonnances qui, par le passé, au lieu de gagner du temps en ont fait perdre", tranche Nicolas Sarkozy qui ajoute : "un gouvernement fort n'a pas à craindre le dialogue avec le Parlement".

Le rôle du Parlement. Ce dialogue, Nicolas Sarkozy le souhaite également pour la réforme constitutionnelle. Emmanuel Macron n'exclut pas de passer par un référendum pour surmonter les divergences avec la droite. L'ex-chef de l'Etat, lui, n'y est pas favorable, loin de là. Il évoque sa propre réforme des institutions en 2008. "C’était à moi de convaincre le Parlement, et c'était à lui de décider", dit-il. Et Nicolas Sarkozy de rappeler ses week-ends, passés au téléphone, pour rallier à lui les parlementaires, comme un ultime conseil de président à président.