Radars : le cafouillage gouvernemental

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avec Stéphane Grand et Aurélie Herbemont , modifié à
François Baroin a indiqué que les panneaux annonçant les radars seraient bien "supprimés".

Nouvel imbroglio dans la très politique affaire des radars. Le ministre du Budget, François Baroin, a contredit mercredi les propos tenus la veille par Claude Guéant devant les députés UMP. Le ministre de l'Intérieur avait fait comprendre que les panneaux signalant un radar fixe seraient remplacés par des radars pédagogiques, et que le démantèlement était suspendu le temps de concertations locales.

Le démantèlement des panneaux n'est pas suspendu

"Je peux vous dire que dans les jours qui viennent, les panneaux continueront d’être démantelés", a rétorqué le porte-parole du gouvernement. "Certains parlementaires, certainement de bonne foi, ont compris qu’on remplacerait les panneaux avertisseurs par des radars pédagogiques. Il n’en est naturellement rien".

En effet, les panneaux avertisseurs de radars devraient commencer à être retirés dès la semaine prochaine. Des commissions locales vont décider de l’implantation des panneaux pédagogiques, qui seront installés de façon aléatoire, et non en fonction de la position des anciens panneaux radars.

"Une erreur d'interprétation" dit Baroin :

"Il y a des objectifs intangibles de réduction du nombre de morts, il y a eu un relâchement, ce relâchement n'est pas acceptable et la position du gouvernement est sans faiblesse et sans faille", a-t-il poursuivi. "Honnêtement, il y aurait quelque chose de curieux à supprimer un panneau pour le remplacer par un radar pédagogique plus cher et retrouver le radar répressif quelques centaines de mètres plus loin", a argumenté le ministre du Budget.

Le gouvernement nous "prend pour des cons"

Les députés UMP s'étaient targués mardi soir d'avoir remporté un bras de fer avec le gouvernement en obtenant un moratoire sur le démontage des panneaux signalant les radars fixes et le remplacement, à terme, de chaque panneau par un "radar pédagogique".

Seule indication sur ce cafouillage : le cabinet de Claude Guéant a confessé mercredi qu'il y avait pu y avoir de l'ambiguïté ou des raccourcis. Tout en restant sur sa ligne. Selon le cabinet du ministre, il n'y a jamais eu de divergences entre Matignon et place Beauvau. Lors du bureau politique de l'UMP organisé mercredi matin, Jean-François Copé n'a en tout cas pas manqué d'ironiser, avec un large sourire, "sur le dossier géré comme un débutant, par le ministre".