Quand Sarkozy s’invite à la télévision

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Karine Lambin , modifié à
Il sera sur France 2 lundi. Il s’est déjà illustré dans ce genre d’exercice en période de crise.

En plein tourmente politique autour de l’affaire Woerth/Bettencourt, Nicolas Sarkozy, pressé de s’exprimer par l’opposition, s'est décidé à prendre la parole. Rendez-vous est pris lundi soir sur France 2. La chaîne publique a annoncé vendredi qu’il serait son invité pour une émission spéciale de 20h15 à 21h15.

Il "répondra à toutes les questions d'actualité", posées par David Pujadas, a indiqué la chaîne. Qui seront aussi celles des Français. Le chef de l’État les a invités sur Facebook à lui faire part de leurs questions. L’émission sera diffusée depuis le perron de l’Elysée côté jardin si le temps le permet (mais à cette heure les nuages sont attendus lundi au dessus de Paris…). Si les conditions météo ne sont pas favorables, l'interview aura lieu dans la bibliothèque.

L’émission a lieu à la veille de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi sur la réforme des retraites, alors que le budget 2011 s’annonce serré. A l'heure où le président de la République s'exprimera, les résultats du rapport de l'Inspection générale des finances sur l’implication d’Eric Woerth, dont le gouvernement attend beaucoup, devraient être connus.

Reprendre la main par un passage télévisé en temps de crise, ce n’est pas une première pour cet "enfant de la télé". Retour sur ses quatre interventions marquantes depuis son élection, en 2007.

Face aux Français

En janvier dernier, Nicolas Sarkozy avait innové avec Paroles de Français sur TF1. Après un passage au JT de Laurence Ferrari, il avait répondu pendant deux heures aux questions de onze Français, avec Jean-Pierre Pernaut dans le rôle de passeur de plats. La crise, la polémique Proglio et l’affaire Jean Sarkozy, le président avait besoin de renouer avec les Français et d’expliquer sa politique.

En direct de New York

Petite nouveauté en septembre dernier. C’est depuis New York que l’hôte de l’Elysée avait répondu aux questions de Laurence Ferrari, pour TF1, et David Pujadas, pour France 2. Il avait traversé l’Atlantique pour participer à l'Assemblée générale de l'ONU et assister au G20 de Pittsburgh. Petit accroc dans la communication présidentielle, à quelques jours de l’ouverture du procès Clearstream, il avait parlé de "coupables", faisant fi de la présomption d’innocence. Un lapsus qui avait fait bondir les avocats de Dominique de Villepin.

Au cœur de la crise

Nicolas Sarkozy s’était exprimé en direct et sur quatre canaux en février 2009. Le chef de l’Etat avait répondu aux questions de Laurence Ferrari, David Pujadas, (encore eux), ainsi que Alain Duhamel pour RTL et Guy Lagache pour M6. Tout était dit dans l’intitulé de l’émission : Face à la crise, la crise des subprimes à l’époque.

5 journalistes pour lui tout seul

Son interview en septembre 2007 par le duo PPDA-Arlette Chabot avait été jugée trop consensuelle. Dont acte, un peu avant son premier anniversaire à l’Elysée il avait répondu aux questions de cinq journalistes. Les figures emblématiques du 20 heures David Pujadas et Patrick Poivre d'Arvor (TF1) avaient eu le droit à la première partie. Trois spécialistes s’étaient ensuite relayées : Véronique Auger,(France 3) pour l’économie, Vincent Hervouët (LCI) pour la politique internationale et Yves Calvi (France 2 et France 5) pour les questions de société. Alors président le plus impopulaire au bout d’un an de mandat, il devait redorer son image. Une problématique toujours d’actualité, Nicolas Sarkozy est à son point le plus bas depuis trois ans.