Quand Patrick Buisson conseillait Jean-Luc Mélenchon

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Louis Hausalter , modifié à
ÉMINENCE GRISE - Tout en prodiguant ses conseils à Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson a entretenu une amitié avec le leader du Front de gauche.

Patrick Buisson, l'ancien conseiller de l'ombre de Nicolas Sarkozy, a aussi été celui de... Jean-Luc Mélenchon. Le leader du Front de gauche avait reconnu, en 2012, avoir assisté à sa remise de Légion d'honneur, tout en assurant qu'il n'était "pas ami avec Patrick Buisson". Il y a un mois, Mélenchon a affirmé sur France 3 être allé à cette cérémonie par "curiosité" et par "gourmandise". Mais un livre à paraître jeudi 19 mars révèle une proximité bien plus grande entre les deux hommes. Dans Le Mauvais Génie, un ouvrage consacré à Patrick Buisson et publié chez Fayard, deux journalistes du Monde, Ariane Chemin et Vanessa Schneider, racontent comment Jean-Luc Mélenchon a consulté à de nombreuses reprises l'ancien directeur du journal d'extrême droite Minute.

Il l'encourage à quitter le PS. Jean-Luc Mélenchon et Patrick Buisson se sont rencontrés en 1993 par l'intermédiaire d'un journaliste de Valeurs actuelles, Eric Branca. "Le début d'un long dialogue et d'une amitié", selon le livre. Dès lors, Jean-Luc Mélenchon a pris l'habitude de consulter régulièrement ce spécialiste des sondages. "Il est de ceux qui l'encouragent à quitter le Parti socialiste en 2008" et à se présenter à la présidentielle de 2012, en arguant "qu'il a un espace à conquérir à gauche du PS", écrivent Ariane Chemin et Vanessa Schneider.

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Buisson faisait monter Mélenchon... pour servir Sarkozy. Alors qu'il conseillait Nicolas Sarkozy à l'Elysée, Patrick Buisson a même œuvré pour "pousser" Mélenchon. Il aurait encouragé Nicolas Sarkozy à prononcer son nom et à le valoriser, tandis que le candidat du Front de gauche devait réserver "ses flèches les plus venimeuses à François Hollande et à Marine Le Pen". Une alliance de circonstances, bien utile à Mélenchon pour exister et à Sarkozy pour creuser les divisions de la gauche.

"C'est rigolo, non, de piquer de l'argent à un Juif". Autre anecdote rapportée par l'ouvrage et citée par leJDD.fr : après la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, Patrick Buisson s'est rapproché de Jean-François Copé. "Il est bien plus malléable que Sarkozy qui écoute trop de monde et tergiverse", a un jour confié le conseiller à un proche. Et devant un autre, Patrick Buisson a eu cette phrase : "c'est rigolo, non, de piquer de l'argent à un Juif".

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