PS : les soutiens de Hollande veulent donner de la voix

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Louis Hausalter , modifié à
CONTRE-OFFENSIVE - Alors que les "frondeurs" se retrouvent à La Rochelle, les défenseurs de la politique de l'exécutif serrent les rangs.

Le week-end sera chaud à La Rochelle. Le Parti socialiste tient son université d'été sur fond de vives tensions. Le remaniement, qui a vu le triomphe d'une ligne libérale, et l'ode de Manuel Valls aux entreprises devant le Medef, ont échauffé les esprits à l'aile gauche du PS. Les "frondeurs", qui réclament un changement de politique, comptent bien donner à nouveau de la voix. Mais en face, les pro-Hollande serrent les rangs.

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Un appel au "rassemblement". Une première salve a été tirée jeudi, lorsque plus de 200 députés socialistes ont appelé au "rassemblement" dans une tribune publiée dans Le Monde, demandant à leurs collègues "frondeurs" d'être "pleinement responsables de l'intérêt général de la gauche et du pays". "Le président de la République a indiqué le calendrier de cette seconde moitié du quinquennat dans son entretien télévisé du 14-Juillet. Nous nous inscrivons dans ce chemin", écrivent-ils.

L'objectif des signataires est aussi de rappeler que la trentaine de "frondeurs" reste très minoritaire au sein de leur groupe. L'idée de cette tribune "est née fin juillet quand on entendait surtout les frondeurs alors qu'à chacun des votes ils étaient extrêmement minoritaires", a expliqué le député Philippe Doucet à l'AFP. "Il était important que l'immense majorité du groupe socialiste puisse s'exprimer".

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Certes, cet "appel des 200" a été rédigé bien avant le remaniement, rapporte Mediapart. Et certains signataires ont reconnu que leur soutien ne valait pas approbation totale des évènements qui ont agité la majorité ces derniers jours, à savoir, la nomination d'Emmanuel Macron à Bercy et le discours de Manuel Valls au Medef.

15/06/2014 Christophe Borgel 1280

"La défense d'un cap." Il n'empêche, les députés "loyalistes" ont senti qu'il fallait porter le fer face aux indisciplinés. "Il y a une part de réponse aux frondeurs", concède celui qui est à l'initiative de cette tribune, le député PS Christophe Borgel (photo), joint par Europe 1. "Mais cet appel, c'est avant tout la défense d'un cap, celui de l'exécutif. Nous sommes dans une confiance a priori à la politique menée".

Pour le secrétaire national aux élections du PS, il n'est néanmoins pas question d'entrer dans un affrontement direct. "Il n'y a pas deux lignes au PS. Nous incarnons la large majorité du groupe socialiste", martèle-t-il, assurant que parmi les députés, "il n'est pas question de constituer je ne sais quel nouveau courant" en soutien au chef de l'Etat.

le foll et le roux

Les fidèles de Hollande se réunissent. Pour autant, les hollandais historiques entendent se montrer à La Rochelle. Le mouvement "Répondre à gauche", fondé par François Hollande en 2008, y organise vendredi soir une réunion. Des ministres parmi les plus proches du président, Stéphane Le Foll et Michel Sapin, seront présents, tout comme Bruno Le Roux (photo), le président du groupe socialiste à l'Assemblée. Ce dernier a, lui aussi, tenté de rappeler à l'ordre les "frondeurs". "Pour qu'il y ait un débat serein il faut savoir le conclure", a-t-il lancé à leur adresse, mardi sur RTL.

Entre les tranchées, le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis joue à l'équilibriste. D'un côté, il s'est voulu rassurant vis-à-vis de l'aile gauche : "le social-libéralisme ne fait partie ni de notre vocabulaire ni de notre tradition", a-t-il affirmé jeudi dans Le Monde. De l'autre, il a averti qu'il s'opposerait aux débats qui auraient "pour but de renverser le gouvernement". Conclusion : "il y a un parti dans lequel il y a des nuances, des divergences, mais qui fera synthèse et qui discutera avec le gouvernement", a-t-il déclaré vendredi, sur France 2. Tout un programme.