PS : à Marseille, les adhésions en chute libre

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Nathalie Chevance, correspondante à Marseille, et Louis Hausalter avec AFP , modifié à
FUITE - La fédération des Bouches-du-Rhône ne s'est pas remise de la claque des municipales, et souffre des difficultés du gouvernement.

Remaniement, affaire Thévenoud, livre de Valérie Trierweiler… A Marseille, la succession des mauvaises nouvelles a littéralement fait fuir les militants socialistes. La section PS a été dissoute à la suite des élections municipales, après la levée de la tutelle exercée par les instances nationales du parti. Depuis, les adhésions sont en chute libre.

30% d'adhérents de moins ? En effet, à ce jour, près d'un adhérent sur deux n'a pas renouvelé sa carte. On compte seulement 920 adhésions pour tout le département, pas plus de 200 à Marseille. Or, fin 2013, la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône comptait encore près de 4.000 militants. "Je pense qu'à fin décembre, la déperdition du nombre de militants sera de l'ordre de 20 à 30% sur l'ensemble du département", indique Jean-David Ciot, premier secrétaire fédéral.

"Ras-le-bol des affaires". Que s'est-il passé ? La claque des municipales, catastrophiques à Marseille pour le PS, a évidemment beaucoup joué : la défaite n'est toujours pas digérée. Il y a aussi les rancunes entre responsables socialistes, tenaces dans le département. A cela s'ajoute un contexte national catastrophique. "J'entends tous les jours des citoyens ou des militants qui nous disent : 'ras-le-bol des affaires Thévenoud et des affaires personnelles des uns et des autres'", admet Jean-David Ciot au micro d'Europe 1.

Preuve que les militants des Bouches-du-Rhône sont déboussolés : le week-end dernier, ils n'étaient que 300 à participer aux "assises militantes" du PS. Parmi les déçus, on trouve des socialistes historiques, des cadres qui ont préféré rejoindre le courant fondé par le président du conseil général, Jean-Noël Guérini, exclu du PS. Et chez les jeunes adhérents, on attend toujours le changement.

"On veut bien travailler plus, on veut bien payer plus d'impôts, on veut bien faire des efforts", reprend Jean-David Ciot, mais pour lui, "il faut que Manuel Valls nous décrive cette société qu'il souhaite pour la France". Le Premier ministre prononce mardi devant l'Assemblée nationale un discours de politique générale, avant de solliciter la confiance des députés.