Protection sociale : "la solution n'est pas de dépenser toujours plus d'argent", déclare Macron

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"Notre système est plus inégal qu'il y a 30 ans, plus déterministe", a estimé mercredi Emmanuel Macron. © LUDOVIC MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Le président de la République s'est exprimé mercredi sur la protection sociale : il ne faut se contenter de redistribuer, selon lui.

En matière de protection sociale, "la solution n'est pas de dépenser toujours plus d'argent", a estimé Emmanuel Macron mercredi devant le congrès de la Mutualité. Le président a appelé à "une justice sociale effective plutôt que des incantations".

Ne pas "se contenter de redistribuer". Après avoir critiqué la veille le "pognon de dingue" mis dans les aides sociales  sans résoudre la pauvreté, le chef de l'Etat a estimé qu'il ne fallait pas se "contenter de la redistribution monétaire" et souhaité des solutions "plus efficaces que de l'argent mis sur la table".

Des sifflets dans le public. "Nous vivons dans un pays où la promesse républicaine est souvent déçue car nous avons maintenu les droits formels qui souvent n'existent que sur le papier, c'est ça l'indignation française contemporaine. Pourtant nous consacrons toujours davantage de notre richesse à la protection sociale", a-t-il poursuivi. "Vous me sifflerez à la fin si vous voulez, mais laissez moi terminer, d'autant que je ne vous aperçois pas", a lancé le président de la République sous quelques sifflets de son public, les acteurs de la mutualité réunis au Corum de Montpellier.

"Dignité" et "émancipation". "Il ne faut pas considérer qu'il y aurait d'un côté ceux qui croient dans la transformation sociale et qui aligneraient les lignes de crédit et ceux qui n'y croient pas et qui seraient forcément pour réduire les dépenses. Mauvaise nouvelle : les dépenses sociales, vous les payez, nous les payons", a-t-il lancé, alors que plusieurs de ses ministres ont évoqué une réduction des aides sociales.

"Notre système est plus inégal qu'il y a 30 ans, plus déterministe, s'attaquer aux inégalités c'est s'attaquer à leurs racines, bousculer une société de statuts, vouloir réinventer". "Ce que je veux pour ce quinquennat, c'est le combat d'une vie digne, ça ne veut pas dire promettre de rester là où on est né, là où on est tombé. Nous devons bâtir un Etat providence de la dignité et de l'émancipation" par une "révolution profonde qui redonne aux Français leurs droits".