Privée d'investiture, Andrieux se maintient

Le juge d'instruction marseillais Franck Landou soupçonne l'élue socialiste d'avoir fait verser près de 700.000 euros à des associations pour obtenir les voix d'électeurs dans sa circonscription de Marseille, alors qu'elle était vice-présidente en charge de la politique de la ville au conseil régional.
Le juge d'instruction marseillais Franck Landou soupçonne l'élue socialiste d'avoir fait verser près de 700.000 euros à des associations pour obtenir les voix d'électeurs dans sa circonscription de Marseille, alors qu'elle était vice-présidente en charge de la politique de la ville au conseil régional. © MAXPPP
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L.B , modifié à
Le PS avait décidé de retirer son investiture à Marseille après son renvoi en correctionnelle.

L'élue des Bouches-du-Rhône avait qualifié de "non-événement" son renvoi devant la justice mercredi. Mais le Parti socialiste en a jugé autrement. Martine Aubry a en effet annoncé jeudi matin "le retrait de l'investiture du Parti socialiste" à la députée...qui n'a pas dit son dernier mot.

"Atteinte à l'image du Parti socialiste"

Pour la patronne du PS, "la nature et la gravité des faits reprochés, la multiplication des témoignages concordants constituent une atteinte à l'image du Parti socialiste". Martine Aubry assure avoir pris cette décision "en plein accord avec le Premier ministre, sans préjuger de la décision de justice", par souci "d'exemplarité". "Le prochain secrétariat national du parti en sera saisi", ajoute la maire de Lille.

L'ancienne vice-présidente de la région Paca, députée depuis 1997, a été renvoyée en correctionnelle pour détournement de fonds publics, un délit passible de dix ans de prison et 150.000 euros d'amende selon le code pénal. Le juge d'instruction marseillais Franck Landou soupçonne l'élue socialiste d'avoir fait verser près de 700.000 euros à des associations pour obtenir les voix d'électeurs dans sa circonscription de Marseille, alors qu'elle était vice-présidente en charge de la politique de la ville au conseil régional.    

"Personne n'est dupe"

La députée sortante est sortie de son silence jeudi après-midi pour dire qu'elle maintenait sa candidature. "Pour que la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône ne tombe pas entre les mains de l'extrême droite, nous avons le devoir de maintenir notre candidature qui est la seule à pouvoir atteindre sérieusement cet objectif", a-t-elle annoncé dans un communiqué. "La médiatisation inévitable de mon renvoi devant un tribunal quelques jours avant le premier tour des élections législatives n'est qu'une manoeuvre politicienne destinée à déstabiliser le Parti socialiste au-delà de ma simple personne", ajoute-t-elle.

Mercredi, la députée des Bouches-du-Rhône avait minimisé son renvoi en correctionnelle. Évoquant les faits, elle avait souligné qu'à "aucun moment, il ne (lui) est reproché quelque enrichissement". "Personne n'est dupe de la date (de divulgation de son renvoi en correctionnelle, ndlr) à une semaine d'un scrutin, j'ai bien compris qu'il fallait un bouc émissaire et un fusible", avait-elle ajouté.