Primaire de la droite : à chaque candidat sa stratégie pour réussir le dernier débat

Les candidats de la primaire affinent leurs stratégies pour remporter le dernier débat avant le premier tour 2:15
  • Copié
Aurélie Herbemont avec M.R. , modifié à
Quelques heures avant le dernier des trois débats de la primaire, les candidats affinent leurs arguments. Et changent parfois de stratégie…
L'ENQUÊTE DU 8H

Les sept candidats à la primaire de la droite et du centre s'affrontent jeudi soir lors d'un dernier débat télévisé. Pour eux, l'enjeu est de taille : il s'agit de l'ultime occasion de marquer des points avant le vote du premier tour, dimanche. Les candidats en ont bien conscience et savent aussi que la moindre faute sera irrattrapable d'ici dimanche. La remontée de François Fillon dans les sondages et le décrochage de Bruno Le Maire sont la preuve que les débats peuvent avoir un impact. "Il ne faut pas se louper", résume un juppéiste.

Certains préparent la riposte. Alain Juppé a planché, avec ses conseillers, sur le programme de ses rivaux. Depuis quelques jours, il est la cible de François Fillon. Alors, si le maire de Bordeaux est attaqué jeudi soir, François Fillon s'expose "à la réponse du berger à la bergère" prévient un juppéiste.

Nicolas Sarkozy, lui, est rodé aux assauts des autres. Et ce n'est pas pour lui déplaire. Il est sûr que cela crée de "l’empathie" pour lui. "Ça lui permettra d'affirmer sa ligne", assure un proche. Dans le registre des "attaquants", Bruno Le Maire change de stratégie. "La dernière fois, il a tapé et ça n’a pas été apprécié", confie un soutien. Alors, pour ce dernier débat, il sera en mode "positif". "De toute façon", estime un proche résigné, "il n’a plus rien à perdre."
 
D'autres affinent leur stratégie déjà éprouvée. Pour ceux qui semblaient avoir marqué des points lors du dernier débat, François Fillon et Nathalie Kosciusko-Morizet, pas question de changer de stratégie. François Fillon garde une technique qu'il espère gagnante. Ce jeudi, il se concentre. Ce qu’il a particulièrement travaillé, c’est sa minute de conclusion. Un conseiller l'assure : "la dernière impression qu’on laisse est la plus importante". Et comme il joue sa place en finale, il doit convaincre les indécis. De son côté, l’outsider Nathalie Kosciusko-Morizet, autre surprise des débats, se sent "libérée". Son but, montrer que le renouveau, c’est elle.

Ceux qui sont en difficulté engagent déjà des rapprochements. De son côté, Jean-François Copé, qui ne décolle pas dans les sondages, discute beaucoup avec Alain Juppé. Ils se sont vus lundi dernier. Bruno Le Maire est lui aussi très courtisé. Il reçoit des appels de sarkozystes et de juppéistes, qui ne l’avaient pas appelé depuis longtemps. La preuve que le choix du candidat qu'il soutiendra au second tour est un enjeu. Quant à Jean-Frédéric Poisson, il dément que Nicolas Sarkozy lui ait proposé un ministère. Du côté de NKM, pas de commentaires, "elle veut profiter de sa campagne jusqu'au bout", affirme l'un de ses soutiens.