Primaire à gauche : Benoit Hamon a-t-il vraiment fait évoluer "son" revenu universel ?

© PASCAL PAVANI / AFP
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Olivier Samain et B.B
Benoit Hamon a fait évoluer sa mesure phare à mesure que les critiques s'enchaînaient. 

Il aura été le sujet phare de la campagne pour ce premier tour de la primaire de la gauche : le revenu universel d'existence. Proposé par Benoît Hamon, il a donné lieu à des débats passionnés ces dernières semaines. Tous les autres candidats - à l'exception de Jean-Luc Bennahmias qui fait une proposition comparable - dénoncent le principe même de ce dispositif. Benoît Hamon, lui, tient bon, même s'il a apporté plusieurs retouches à sa proposition au cours de la campagne. 

Un "revenu d'existence" de 750 euros par mois pour tout le monde. L'idée de Benoît Hamon, à l'origine, c'était de verser à tous les citoyens de plus de 18 ans, de façon systématique, un revenu baptisé "revenu d'existence" d'un montant de 750 euros par mois. Tous les citoyens ? Aussi bien, donc, ceux qui ne travaillent pas - ce serait leur seule ressource - que ceux qui travaillent. Et là, ce serait un revenu de base auquel s'ajouterait le salaire. Ca, c'était la mouture ultime du dispositif qui était programmée pour 2022, sachant que des étapes intermédiaires étaient prévues.

Une "grande conférence citoyenne" tranchera. Mais face aux critiques qu'il a reçues de la plupart de ses adversaires de la primaire, notamment sur le coût d'une telle mesure - entre 300 et 400 milliards d'euros par an -, Benoît Hamon a revu ses ambitions. Les 750 euros, c'est toujours l'objectif mais il n'y a plus d'échéance. Et surtout, les contours du dispositif ne sont plus aussi précis qu'au départ. Le candidat renvoie tout, désormais, à une "grande conférence citoyenne" qui sera chargée de définir le montant, le financement, l'articulation avec les autres allocations sociales et le calendrier de mise en oeuvre.