Primaire à gauche : au nom du rassemblement, les candidats prêts à tout

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© ROMAIN LAFABREGUE / AFP
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Antonin André, chef du service politiuqe d'Europe 1 , modifié à
La primaire de la gauche entre dans le vif de la campagne. Sept candidats sont sur la ligne de départ, et un seul mot d’ordre pour les principaux concurrents : rassembler à tout prix.

Ils n'ont qu'un mois pour faire campagne. Un mois c’est court. Rassembler à tout prix, à toute vitesse, voilà l'objectif des sept candidats à la primaire de la gauche, quitte à dire n’importe quoi, quitte, surtout, à se renier.

De volte-face en volte-face. Manuel Valls, Premier ministre brutal, s’est mué en pourfendeur du 49.3. De loyal, il est devenu critique contre le tour de vis fiscal du quinquennat Hollande. Arnaud Montebourg, chantre de la démondialisation, opère un virage sur l’aile droite et se réclame désormais d’une gauche contemporaine incarnée par Dominique Strauss-Kahn : plus libéral, à gauche, il n’y a pas. Mais ce n’est pas tout, Arnaud Montebourg est aussi gaulliste, écologiste et chevènementiste. Végétarien, si ça peut aider ? Vincent Peillon, lui, en dit le moins possible, il veut être le candidat du rassemblement auto-proclamé, sans projet, sans mesure identifiée. Il s’appuie sur son image d’intello du PS, philosophe rassurant qui ouvre les bras à tous, y compris à Mélenchon et à Macron.

Absence de programmes. Dans ces conditions, comment choisir pour les électeurs de gauche. Sur quoi va se faire la différence ? C’est tout le problème. Plus la campagne avance plus les lignes sont brouillées. Que manque-t-il pour faire la différence et surtout pour intéresser les Français ? Les projets clairs et détaillés de chacun : quelles mesures concrètes pour relancer l’emploi ? Quelles mesures pour le pouvoir d’achat ? Doit-on poursuivre la maîtrise des déficits ou les laisser filer ? Doit-on s’endetter ? Quelles réformes de société ? Quid, par exemple, du droit de vote des étrangers aux élections locales ? Sur la sécurité, priorité des Français : quelles réponses concrètes et quelles visions pour la politique étrangère ?

Si l’on en reste aux postures et aux déclarations de principes, le peuple de gauche ne se mobilisera pas pour cette primaire, il est déjà tourné vers Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, il jouera les extérieurs.