Prélèvement à la source : les confidences d'Emmanuel Macron

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François Coulon, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à
Le chef de l'Etat a confié ses doutes concernant le prélèvement à la source à plusieurs élus locaux, alors qu'il était en déplacement à Laval, lundi, dans le cadre de la rentrée scolaire. Parmi eux, le député UDI Yannick Favennec, qui a témoigné au micro d'Europe 1.

Emmanuel Macron est décidément miné par les doutes concernant le prélèvement à la source. En déplacement à Laval lundi, dans le cadre de la rentrée scolaire, le chef de l'Etat s'est confié sur ses hésitations à une poignée d'élus locaux, parmi lesquels le député UDI Yannick Favennec.

La mensualisation obligatoire, "peut-être une porte de sortie". "Les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Ceux qui poussent [Emmanuel Macron] à faire la réforme ne seront peut-être pas là demain pour le défendre", analyse le député au micro d'Europe 1. Yannick Favennec pense à une alternative, qu'il a soumise au président de la République lors de leur échange : "Moi, je lui ai dit : 'A ce moment-là, pourquoi vous ne rendez pas la mensualisation obligatoire ?' Il nous a dit que c'était peut-être une des portes de sortie."

"Il veut être sûr qu'il n'y aura pas de bugs." Emmanuel Macron estime également qu'avec une réforme comme celle-ci, le risque de brûler un capital politique existe, rapporte encore Yannick Favennec. Mais ses principales inquiétudes sont ailleurs, selon le député : "Il veut être sûr qu'il n'y aura pas de bugs. Il veut être sûr qu'il n'y aura pas de difficultés majeures pour nos compatriotes."

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Pas de "réponse définitive" mardi ? Concernant l'entrée en vigueur du prélèvement à la source, Emmanuel Macron n'a "pas donné une réponse définitive d'un côté ou de l'autre" mais "il est clair que (ses) réponses (...) ne laissent pas forcément entrevoir une application immédiate de la réforme". Une réunion sur la question est prévue à mardi matin autour du président, du premier ministre Edouard Philippe et du ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin. L'enjeu est de décider si cette réforme historique pour la collecte des impôts entrera bien en vigueur le 1er janvier ou si elle sera de nouveau reportée, voire enterrée. Il n'est "pas sûr que (la réunion) soit décisionnelle", a néanmoins prévenu une source gouvernementale. Les contribuables français devront donc peut-être encore attendre avant d'être fixés sur la question.