Pour Hollande, le premier tour des élections régionales n'est pas catastrophique

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David Doukhan avec M.B. , modifié à
ELECTIONS - Très discret depuis le scrutin du dimanche 6 décembre, le chef de l'Etat juge en coulisses le résultat favorable à la gauche.

Ni apparition publique, ni déclaration officielle, François Hollande était le grand absent du premier tour des élections régionales. Le chef de l'Etat, qui n'a pas voulu prendre parti en plein état d'urgence, pour rester positionné comme le président de tous les Français, a préféré laisser le Parti socialiste et son premier secrétaire en première ligne, secondés ensuite dès lundi soir par Manuel Valls.

Les ordres en coulisses. La mise en scène d'un chef d'Etat qui regarde cela de très loin, partageant son agenda entre la deuxième semaine de la COP21 et des cérémonies de décoration, a été soignée. Mais en réalité, "François Hollande fait du "leading from behind", comme disent les Américains", confie l'un de ses proches. Autrement dit, les ordres sont donnés en coulisses.

Feu vert au retrait. Car en privé, le président jugerait ce scrutin plutôt positif pour lui. Dès dimanche soir, devant quelques conseillers, il a noté que la gauche pouvait conserver cinq ou six régions, quand la droite, elle, n'a aucune certitude d'en arracher une. Et c'est bien lui qui a donné son feu vert au retrait des listes socialistes dans les régions où elles sont arrivées en troisième position, quand le Front national est sorti en tête.

Préparer 2017. Pour le président, le calcul est simple. Il faut accepter de sacrifier trois régions (le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, la Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes) pour permettre aux autres de faire campagne sur la position morale. En outre, François Hollande se projette déjà en 2017. Et il lui semble impossible de faire gagner la gauche s'il porte le boulet d'avoir fait gagner l'extrême-droite.

En attendant le deuxième tour. Enfin, sans rien dire ni montrer, le chef de l'Etat espère bien rafler la mise dimanche prochain. "Si on garde plus de régions que prévu, ce sera grâce à lui. Si le Front National gagne des territoires, ce sera la faute de Sarkozy. Et nous n'aurons pas besoin de le dire, ses amis Fillon et Juppé se chargeront de le faire pour nous", résume l'un des amis de François Hollande.

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