Salaire des profs : Vallaud-Belkacem tacle Juppé

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B.P. avec AFP , modifié à
ÉDUCATION - L'ancien Premier ministre, candidat à la primaire de la droite et du centre pour la présidentielle de 2017 estime qu'en matière d'éducation, "il faut mettre le paquet sur l'école primaire".

C'est la rentrée pour Alain Juppé. Candidat à la primaire de la droite et du centre pour 2017, l'ancien Premier ministre estime qu'en matière d'éducation, "il faut mettre le paquet sur l'école primaire". Dans un entretien au Parisien Magazine publié vendredi, Alain Juppé livre quelques-unes des propositions et réflexions sur l'école qu'il formule dans un livre, Mes chemins pour l'école, à paraître le 26 août chez JC Lattès. Et la réplique du gouvernement ne s'est pas fait attendre, puisque Najat Vallaud-Belkacem a critiqué vendredi les idées du maire de Bordeaux, et notamment celle d'augmenter les salaires des professeurs.

Sa "priorité" en matière d'éducation. S'il était élu président en 2017, Alain Juppé affirme que sa "priorité" serait de "mettre le paquet sur le début du cursus scolaire, c'est-à-dire l'école maternelle et l'école élémentaire. De l'avis des psys, c'est là que tout se joue, notamment l'illettrisme". Il propose également de mettre en place, "tout au long de la primaire, un système d'évaluation pour rattraper les enfants dès qu'on sent qu'ils décrochent".

10% d'augmentation pour les profs. En contrepartie" des 10% d'augmentation de leurs salaires, les professeurs des écoles "doivent être plus présents dans l'établissement, et plus disponibles pour les élèves et leurs parents". Il ne s'agit "pas d'augmenter la durée du travail" dans les établissements scolaires (premier et second degré), "mais de la répartir autrement afin de garantir une présence effective dans l'établissement". Cela se ferait dans un premier temps "sur la base du volontariat".

Réformer le bac et maintenir le budget. "Je ne promets pas d'augmenter les effectifs, mais je m'engage à maintenir le budget de l'Éducation nationale à son niveau actuel", dit-il également, assurant que "réformer n'est pas une question de moyens". Autre proposition : réformer le baccalauréat (réduit à "quatre ou cinq épreuves, "le reste étant soumis au contrôle continu"), pour "économiser plusieurs centaines de millions d'euros".

Une "promesse de Gascon", pour Vallaud-Belkacem. Des propositions taclées par Najat Vallaud-Belkacem. En visite dans un collège du Nord vendredi, la ministre de l'Education nationale a notamment épinglé la proposition d'augmenter les professeurs. "Il y a une forme de promesse de Gascon dans ce qu'annonce Alain Juppé", a-t-elle fustigé. Augmenter de 10% le salaire des professeurs des écoles, "cela signifie une dépense d'environ 1,5 milliard d'euros, et en même temps il dit ne pas vouloir augmenter les dépenses de l'Education nationale, alors où va-t-il trouver cet argent ?" La ministre a aussi balayé l'idée de réaffecter des postes du collège et du lycée vers le primaire. "Compte tenu de la démographie, les marges de manœuvre au lycée n'existent pas, sauf à avoir 40 élèves par classe", a-t-elle déclaré.

Najat Vallaud-Belkacem a toutefois reconnu que dans ses propositions, Alain Juppé "semble faire preuve d'une modération qui l'honore : on est assez loin des outrances et des caricatures auxquelles nous avait habitués la droite ces derniers mois". "De fait il semble partager assez largement les orientations de la refondation de l'école, la priorité à l'école maternelle et primaire par exemple et les rythmes scolaires qu'il ne compte pas remettre en question", a ajouté la ministre.