Patrimoine du sénateur Joseph Castelli (PRG) : la Haute Autorité pour la transparence saisit la justice

Le sénateur Joseph Castelli aurait menti dans ses déclarations de patrimoine.
Le sénateur Joseph Castelli aurait menti dans ses déclarations de patrimoine. © PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
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avec AFP , modifié à
La Haute Autorité pour la transparence a saisi la justice concernant les déclarations de patrimoine du sénateur PRG Joseph Castelli, qu'elle ne juge pas "sincères".

La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a annoncé vendredi avoir saisi la justice concernant les déclarations du patrimoine du radical de gauche Joseph Castelli, sénateur et ancien président du conseil général de Haute-Corse. 

Un "doute sur la sincérité des déclarations". La HATVP estime, "au regard des différents éléments dont elle a connaissance, qu'il existe en l'état un doute sérieux quant à l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité de ses déclarations", selon un communiqué. Son patrimoine aurait été sous-estimé de plusieurs centaines de milliers d'euros, a précisé une source proche du dossier. La Haute Autorité, qui a examiné les déclarations de patrimoine sous l'effet des lois sur la transparence consécutives à l'affaire Cahuzac, a jugé nécessaire de saisir le procureur de la République à Bastia de ces faits, susceptibles de constituer des infractions pénales. Le parquet peut décider d'ouvrir une enquête judiciaire, comme il l'a fait pour d'autres cas notamment de parlementaires signalés par la HATVP.

Une villa payée avec de l'argent public ? Fin janvier, Joseph Castelli a été mis en examen à Bastia pour blanchiment de fraude fiscale, recel d'abus de biens sociaux et corruption passive, dans le cadre d'une enquête sur la construction d'une luxueuse villa à Folelli, estimée à un million d'euros. L'enquête portait sur les conditions d'acquisition et financement des travaux dans cette demeure, alors que Joseph Castelli présidait le Conseil général de Haute-Corse de 2010 à 2014. Soupçonné par la justice d'avoir détourné des fonds publics, ce sexagénaire, qui nie les faits, a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire contre le paiement d'une caution de 200.000 euros. Le bureau du Sénat a levé en octobre 2015 l'immunité parlementaire de Jospeh Castelli, à sa demande. Une telle mesure est très rare.