Patrick Weil : le discours de François Fillon "respecte les valeurs fondamentales de la République"

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Pour le politologue Patrick Weil, invité jeudi d'Europe 1, François Fillon, critiqué pour sa radicalité, s'inscrit dans une démarche pleinement républicaine.
INTERVIEW

François Fillon assume la "radicalité" de son projet. Largement fustigé pour son programme jugé trop austère, le candidat désigné par la primaire de la droite et du centre a répété lors de ses vœux à la presse mardi qu’il ne comptait pas l’amender. Jeudi soir, l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy était à Nice pour son premier grand meeting de campagne, où il a notamment tenu un discours musclé sur l’immigration.

Les valeurs fondamentales de la République. "Je l'ai écouté. C'est un discours de droite, mais un discours de droite républicaine qui respecte les valeurs fondamentales de la République, les droits de l’Homme, le droit d’asile, le droit à la vie familiale", a commenté Patrick Weil historien et politologue, directeur de recherche au CNRS, invité jeudi de la matinale d'Europe 1. "Je pense à ce qui s’est passé l’an dernier. De quoi parlait-on à la même époque ? De la déchéance de la nationalité. Ça a duré trois mois. Qui a empêché que ça rentre dans la Constitution ? Bine sûr il y avait des députés et des sénateurs de gauche, mais c'est monsieur Fillon et ses amis", veut rappeler le chercheur.

Les quotas d'immigration. Pour Patrick Weil, François Fillon tient "un discours extrêmement précis, professionnel, de droite mais respectueux des normes de la République". Le chercheur cite notamment, en exemple, la volonté du candidat de limiter l'immigration à des quotas validés chaque année par le parlement, notamment en ce qui concerne les travailleurs étrangers. "Il a le droit de le proposer, mais je trouve que c’est une mauvaise proposition. Je pense que ça va faire de la bureaucratie et que le parlement ne sait toujours pas comment marche une entreprise. […] Je ne suis pas d’accord avec cette proposition, mais il ne dit pas, comme monsieur Sarkozy, qu’il veut sélectionner par l’origine nationale ou qu’il veut supprimer le regroupement familial".

"Il propose quelque chose avec lequel je ne suis pas d’accord, mais c’est une proposition de la droite républicaine qui peut affronter de façon digne, dans un débat, la gauche et le centre républicain", conclut Patrick Weil.