La petite phrase de Sarkozy sur les origines de Dati fait grand bruit

© MAXPPP
  • Copié
Louis Hausalter avec AFP , modifié à
"Rachida Dati, avec père et mère, algérien et marocain, pour parler de la politique pénale, ça avait du sens", a lancé l'ex-président en meeting, à propos de l'ancienne garde des Sceaux. 

C'est une petite phrase prononcée par Nicolas Sarkozy, mardi soir, à la fin de son meeting à Boulogne-Billancourt, qui fait déjà un peu de bruit. "J'avais voulu Rachida Dati comme garde des Sceaux parce que je m'étais dit que Rachida Dati, avec père et mère, algérien et marocain, pour parler de la politique pénale, ça avait du sens", a déclaré l'ancien président devant ses partisans.

Le contexte. Nicolas Sarkozy a tenu ses propos en faisant l'éloge de la diversité et de la politique qu'il a menée durant son mandat. "Je veux continuer à promouvoir des femmes et des hommes de la diversité, parce que je veux que nous ressemblions à la France, et non pas à une partie de la France", a-t-il lancé. Et l'ex-président de souligner que pendant son quinquennat, il a promu Christine Lagarde, "première femme ministre des finances dans l'histoire de la République". Avant de parler dans la même phrase des origines de Rachida Dati et de la "politique pénale".

>> LIRE AUSSI - Juppé sifflé : Sarkozy ne veut pas "bâillonner" les militants

"C'était important que nous, la droite et le centre républicain, nous représentions la France dans sa diversité", a poursuivi Nicolas Sarkozy, évoquant également son ancienne ministre Rama Yade. "Parce que la France d'aujourd'hui, elle est comme ça. Et si vous ne représentez pas la France dans sa diversité, la France ne se reconnaîtra pas en vous", a-t-il martelé.

Bayrou monte au créneau. La phrase à propos de Rachida Dati a été condamnée sur Twitter par l'association SOS Racisme. Même à droite, la sortie de Sarkozy fait polémique. Hervé Mariton, candidat à la présidence de l'UMP, a déploré "un dérapage" pas "acceptable". On ne s'exprime pas de cette manière-là, on ne pense pas de cette manière-là", a réagi le député de la Drôme lors de l'émission "Questions d'Info" LCP-France Info-Le Monde-AFP

Le député socialiste Yann Galut a lui aussi vivement réagi sur Twitter. "Hallucinante déclaration de #Sarkozy qui avoue avoir nommé Dati pour parler de politique pénale car ses parents sont Marocains et Algériens !", a-t-il écrit sur le réseau social. Invité sur I-télé mercredi matin, François Bayrou a également critiqué Nicolas Sarkozy. "Lorsqu'en parlant des citoyens, vous parlez toujours des origines, vous faites des catégories différentes de citoyens", a-t-il déclaré.

"Je pense que ce que la France a de plus important, c'est de regarder les gens non pas en fonction de leur origine, mais de la citoyenneté qu'ils portent", a ajouté François Bayrou.

L'entourage de Sarkozy contre-attaque. Porte-parole du candidat Sarkozy, le député Gérald Darmanin, a défendu son poulain : "On lui fait un procès absolument scandaleux". "Malgré les hésitations et insultes dans son camp, Nicolas Sarkozy a eu le courage de nommer Rachida Dati et Rama Yade ministres de la République. Il a essayé de bousculer la représentation des élites car la France est diverse", conclut-il.