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David Doukhan , modifié à
Nicolas Sarkozy a apporté mardi son soutien à la liberté de manifester des syndicats, prenant le contre-pied des cadres de son parti. Non sans arrières-pensées. 

Défilé ou manifestation statistique ? Le gouvernement n'a pas encore tranché. L'incertitude plane encore sur la tenue de la manifestation contre la loi Travail, jeudi, après 24 heures de négociations infructueuses entre syndicats et préfecture de police.

Nicolas Sarkozy défend les manifestations. Entre temps, les syndicats ont reçu un soutien étonnant du chef du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy. Contrairement à l'immense majorité des cadres de son parti, il n'approuve pas l'idée d'interdire la manifestation. Depuis Berlin, où il déjeunait avec Angela Merkel, il s'est fait défenseur de la liberté de manifester : "je ne crois pas qu'il soit raisonnable qu'un gouvernement républicain, dans un pays comme le notre, interdise des manifestations de syndicats", a-t-il expliqué pour justifier sa position.

Le parti Les Républicains divisé. Des propos qui ont vivement été contredits par ceux d'Eric Ciotti, député Les Républicains des Alpes-Maritimes : "ces manifestations ont toujours été associées à un déchaînement de violence, donc aujourd'hui tout justifie une décision de fermeté. Personnellement, je suis pour l'interdiction de manifester", a-t-il tranché. En revanche, dimanche, l'ancien ministre Bruno Le Maire, s'est, à l'image du chef de son parti, opposé à une interdiction de manifester tout en demandant la « mise sous les verrous des casseurs ». Une position ralliée par Henri Guaino, qui considère lui aussi que "l'interdiction n'est pas la solution". 

Entre autorité et autoritarisme. En réalité, la prise de position de Nicolas Sarkozy lui permet de se distinguer. Ici, il s'exprime davantage en ancien Président de la République qu'en chef de parti. Ce qu'il faut comprendre à travers ses propos ? Pendant les cinq années durant lesquelles il a dirigé la France, lui n'a jamais eu besoin de recourir à l'interdiction de manifester pour les syndicats. Il souligne ainsi la différence entre ce qu'il considère comme son autorité naturelle et l'autoritarisme de François Hollande. 

 

Mise à jour à 13 heures mercredi : les syndicats ont finalement obtenu le droit de manifester jeudi sur un parcours décidé par le ministère de l'Intérieur. Suivez l'évolution de la situation sur notre essentiel en direct