Nicolas Sarkozy rassure les partenaires internationaux

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Administrator User , modifié à
L'Union européenne peut enfin sortir du brouillard après l'interminable parenthèse de la campagne présidentielle française, qui se referme par la victoire du candidat préféré de la plupart des gouvernements européens. Mais l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, qui se conjugue avec l'avènement tout proche de Gordon Brown en Grande-Bretagne, est porteuse d'autant de risques de crise sur certains dossiers que de chances d'avancées sur d'autres.

Nicolas Sarkozy a résumé dimanche soir ses ambitions européennes en deux phrases qui ont été décortiquées dans l'UE. "La France est de retour en Europe", a-t-il commencé. C'est en effet le sentiment général chez les Vingt-Sept, toujours sonnés par le "non" français de 2005 à la Constitution européenne, qui a provoqué une crise profonde dans une Union où l'on tient Jacques Chirac pour responsable de cet échec. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui n'a pas réussi à cacher sa préférence pendant la campagne, a dit avoir "toute confiance en Nicolas Sarkozy pour exercer un rôle moteur dans la résolution de la question institutionnelle et la consolidation de l'Europe politique". En Allemagne, le résultat du second tour a été accueilli avec le même enthousiasme par la chancelière Angela Merkel, qui s'est déclarée "certaine" que l'amitié franco-allemande en sera renforcée. La candidate socialiste inquiétait sur trois points majeurs. Sa volonté de renégocier ce traité pour lui donner un caractère plus social, son insistance à le faire ratifier lors d'un nouveau référendum à haut risque et son exigence d'un changement des statuts de la Banque centrale européenne (BCE) effrayaient considérablement de nombreuses capitales. Certes, Sarkozy ne s'est pas privé d'attaquer l'"euro fort" avec des accents qui ont été mal accueillis à Berlin. Mais le vainqueur des élections offre plusieurs avantages précieux pour ses partenaires européens: il ne veut pas organiser un nouveau référendum en France, prône un traité simplifié qui pourrait être rapidement négocié et s'est bien gardé d'exiger un changement rapide des statuts de la BCE. Il lui faudra maintenant aller vite en besogne, puisqu'il dispose d'un laps de temps très court entre le deuxième tour des législatives, le 17 juin, et le Conseil européen des 21 et 22 juin, où les dirigeants de l'UE doivent adopter une "feuille de route" pour sortir de l'impasse institutionnelle. Il effectuera ses deux premières visites à l'étranger à Berlin, où Merkel préside actuellement l'UE, et à Bruxelles. La deuxième partie de son intervention de dimanche soir a suscité plus de froncements de sourcils en Europe. "Je conjure nos partenaires européens de ne pas rester sourds à la colère des peuples qui perçoivent l'Union européenne non comme une protection, mais comme le cheval de Troie de toutes les menaces que portent en elles les transformations du monde", a-t-il lancé en reprenant un de ses thèmes de campagne. Les responsables européens y voient tout d'abord des relents de protectionnisme qui risquent de provoquer des tensions. Ailleurs dans le monde, les journaux américains ont salué l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy. Les analystes ont la sensation qu'une page se tourne, laisssant augurer une meilleure relation tranastlantique. Le Proche-Orient a de son plutôt bien accueilli l'annonce de l'élection de Nicolas Sarkozy à la tête de la république française. En Israël, le candidat de l'UMP a toujours été perçu comme un candidat proche des Etats-Unis et par ricochet proche d'Israël. Il s'était d'ailleurs rendu à Jérusalem fin 2004. Plus suprenant, au Liban, le Hezbollah a félicité le nouvel élu. Frédéric Frangeul (avec Reuters)