Nicolas Sarkozy fait son auto-promo

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Fabienne Cosnay , modifié à
Dans une interview à l’Express, il vante son action à l’Elysée et évoque son avenir politique.

A l’issue du long entretien qu’il a accordé à l’Express et que l’hebdomadaire publie mercredi, on ne sait toujours pas si Nicolas Sarkozy se présentera en 2012. Reste qu’à la veille du quatrième anniversaire de son élection, le 6 mai 2007, le président cherche à défendre son bilan et laisse savamment planer le doute sur sa candidature, n’hésitant pas à se placer au-dessus de la mêlée.

"Je ne m’interroge pas sur mon image"

Comme il le fait régulièrement depuis 2007, le chef de l'Etat fait mine de ne pas se soucier de son impopularité record, à 12 mois de l’échéance. "Se demander si une initiative va plaire ou déplaire, ce n’est pas l’idée que je me fais du rôle de chef de l’Etat (…) Je n'ai pas le loisir de penser à mon lien personnel" avec les Français, assure le président, ajoutant qu’il est "en questionnement perpétuel sur ce qu’il fait et qu’il ne s'interroge pas sur son image".

Se disant "serein face à l'adversité", Nicolas Sarkozy répond par un clin d’œil à l’éternelle question – candidat ou pas candidat ? Interrogé sur le mot d'Alain Juppé estimant que sa décision était "un secret de polichinelle", le président glisse, allusif : Alain Juppé est "un homme crédible qui dit des choses justes". Puis Nicolas Sarkozy de jouer la carte du président à temps plein, assurant qu’il "n’a pas le droit de se livrer à des calculs si loin d’une échéance qui n’est pas encore dans la tête des Français".

"Indépendant de mes amitiés, de mes fidélités"

Plus étonnant, celui qui a été élu en 2007 grâce notamment à la "machine UMP", semble vouloir prendre ses distances avec son parti pour la prochaine échéance. "J'apprécie beaucoup le travail effectué par Jean-François Copé et l'aide de cette formation politique voulue par Jacques Chirac, qui fusionna enfin la droite et le centre, mais, en tant que président, je n'ai pas le droit d'inscrire mon action dans le cadre de l'UMP", assure Nicolas Sarkozy. Avant de conclure, dans une phrase toute en ambiguïté : "Plus le temps passe, plus je me sens indépendant de mes amitiés, de mes fidélités, et serein face à l'adversité".

"2011 doit être une année utile"

Dans cet entretien, Nicolas Sarkozy revient aussi longuement sur ses réformes, passées ou en cours. Le programme de 2007, dont il est en train de détricoter une mesure phare, le bouclier fiscal ? "J'y croyais et j'y crois encore", argue t-il. Le calendrier pour 2011, est lui aussi, déjà fixé. "2011 doit être une année utile. Je l'ai promis, c'est mon devoir !", martèle le président, avant d’énumérer ses priorités : la réforme de l'ISF, celle des tribunaux correctionnels avec les jurys populaires, la réforme de la dépendance et le plan en faveur de l'emploi et de l'apprentissage.

Nicolas Sarkozy donne aussi le "go" officiel à son ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, pour une limitation de l'immigration légale. "Avec nos difficultés à fournir un travail à tous nos nationaux et un chômage à 23 % pour les étrangers non communautaires (...) c'est du bon sens", explique-t-il. Il confirme aussi sa volonté de réformer le traité Schengen sur la libre circulation des personnes en Europe : "si un pays européen ne peut garder ses frontières, la question de la suspension provisoire de Schengen doit être posée sans tabou."