Nicolas Sarkozy en pèlerinage à Nice "là où tout a commencé"

L'ancien président était entouré vendredi d'Eric Ciotti et Christian Estrosi.
L'ancien président était entouré vendredi d'Eric Ciotti et Christian Estrosi. © VALERY HACHE / AFP
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avec AFP , modifié à
À Nice, Nicolas Sarkozy a inauguré vendredi deux rues rendant hommage à Philippe Seguin et à Charles Pasqua, au milieu de la guerre Estrosi-Ciotti. 

Nicolas Sarkozy a rendu hommage vendredi à Nice à deux figures du gaullisme, Philippe Seguin et Charles Pasqua, honorés chacun d'une rue dans ce fief des Républicains, où "tout a commencé" pour lui, a rappelé l'ancien président. "J'aime cette ville, je l'ai toujours aimée, depuis le premier jour où j'y ai mis les pieds en juin 1975 à l'invitation de Charles Pasqua. Tout a commencé ici", a déclaré l'ancien président de la République, à l'aise parmi la foule sillonnant les étals d'un marché. "Sans Charles Pasqua, je n'aurais jamais eu la carrière que j'ai faite", a-t-il répété au moment des allocutions, débuté sous les acclamations, aux cris de "Nicolas président". 

"S'engueuler et continuer à s'aimer". Déambulant tout sourire aux côtés du maire Christian Estrosi - tandis que le rival de ce dernier, le député Eric Ciotti, proche de Laurent Wauquiez, déclinait l'invitation à déjeuner tous ensemble -, Nicolas Sarkozy a justifié sa présence par "un devoir de mémoire et d'amitié". Il s'est gardé de répondre aux questions sur l'hostilité entre Christian Estrosi et Eric Ciotti. Le premier est probable candidat à un troisième mandat municipal en 2020, le second est passé dans l'opposition. Eric Ciotti a toutefois assisté au dévoilement des plaques. Évoquant la mémoire de Philippe Seguin et Charles Pasqua, l'ancien président a souligné que cela a parfois "bardé entre eux", mais "c'était une époque où on pouvait s'engueuler et continuer à s'aimer, où parce qu'on était en désaccord, on avait envie de vivre ensemble".

Sarkozy "surplombe les questions partisanes". En octobre, Christian Estrosi a abandonné à Eric Ciotti la présidence de la fédération départementale des Républicains (10.000 adhérents, première de France) renonçant à se représenter mais encaissant la défaite inattendue de plusieurs de ses proches à des postes clés. Ces derniers ont déposé des recours pour fraudes. Nicolas Sarkozy, en lequel Christian Estrosi a salué "une autorité morale surplombant les questions partisanes", devait ensuite passer à la mairie avant un déjeuner à La Petite Maison, restaurant prisé des élus et des personnalités devenu une sorte de tradition à Nice. 

Le dévoilement de la plaque à l'honneur de Charles Pasqua, critiquée par la gauche niçoise, a été brièvement troublé par la protestation d'un rapatrié d'Algérie, qui a hurlé "assassin, barbouze, honte pour Nice d'avoir un nom pareil !", avant d'être interpellé.