Nicolas Sarkozy achève sa campagne sur un symbole

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Administrator User , modifié à
La campagne présidentielle 2007 vit ses dernières heures. Tandis que le discours de Ségolène Royal s'est durci, Nicolas Sarkozy a de son côté reproché à la candidate socialiste d'être porteuse de violence et de faire preuve d'une certaine fébrilité, que la France ne mérite pas à ses yeux. Le candidat de l'UMP a choisi le plateau des Glières, haut lieu de la résistance française pendant la Seconde guerre mondiale, pour effectuer son dernier déplacement de candidat à l'élection présidentielle.

En cette fin de campagne présidentielle, l'heure est aux symboles. Le président de l'UMP était vendredi en Haute-Savoie. Il a parcouru à pied et entre les sapins les derniers mètres conduisant au mémorial érigé en l'honneur des 140 résistants abattus le 10 mars 1944, sur le plateau de Glières. Nicolas Sarkozy a rappelé ces événements avec le fils et le petit-fils du capitaine Tom Morel, qui conduisait les opérations. "J'ai voulu terminer cette campagne sur le plateau des Glières, symbole de la résistance française et avec un message à la jeunesse : si dans deux jours, ils peuvent voter, c'est qu'il y a eu des hommes comme le capitaine Morel qui ont sacrifié leur vie", a déclaré Nicolas Sarkozy au pied du monument. "C'est un lieu extraordinaire, c'est très beau, c'est un lieu de mémoire, un lieu d'avenir qui donne du sens à une campagne", a-t-il ajouté. Nicolas Sarkozy a annoncé, qu'en cas de victoire, il en ferait son lieu de pèlerinage présidentiel, comme François Mitterrand avait choisi en son temps la Roche de Solutré. "Si je suis élu Président de la République, je viendrai tous les ans ici sur le plateau des Glières. C'est un lieu pour moi qui a beaucoup de sens, ce n'est pas un lieu de nostalgie pour moi, être ici, c'est un message d'avenir, c'est l'identité nationale française". Il a rappelé qu'il avait au cours de cette campagne présidentielle parcouru les lieux symboliques comme Colombey-les-deux-Eglises ou encore le Mont Saint-Michel. Ces instants de recueillement n'ont pas empêché Nicolas Sarkozy d'envoyer quelques piques à son adversaire politique. "J'ai dit à Mme Royal que la politique doit être faite dans le respect, la tolérance, le rassemblement, la main tendue et l'apaisement". "Je trouve qu'elle termine dans la violence, dans une certaine forme de fébrilité, la France mérite autre chose. Quand j'entends ses déclarations, je me dis, pourquoi une femme de cette qualité porte-elle des sentiments aussi violents ? Ca n'amène rien au débat ! Qu'elle défende ses idées!". La suite de sa visite en Haute-Savoie l'a conduit dans la petite commune du Petit-Bornand, où l'attendaient environ 300 villageois galvanisés par la présence du candidat. "On a gagné, on a gagné !", "Sarkozy président, Sarkozy président !", ont scandé pendant de longues minutes ses supporters dans ce village, traditionnelle terre de droite, qui a donné à Nicolas Sarkozy plus de 38% des voix le 22 avril. "Dimanche prochain, le petit, il va faire 70%", pronostique même le tenancier du bistrot local. "Ici, c'est pas la fête à Ségo", renchérit une grand-mère tirée à quatre épingles pour l'occasion. Devant cette foule qui ne doute pas de sa victoire dimanche, Nicolas Sarkozy a rassemblé dans son tout dernier discours de campagne les grandes lignes de son programme, la valeur du travail, la sécurité, les droits et les valeurs, avant d'appeler à une dernière mobilisation. Frédéric Frangeul (avec Reuters)