Migrants de Calais : Gérard Collomb annonce la création de centres dans deux autres communes

Le ministre de l'Intérieur a annoncé la création de deux centres.
Le ministre de l'Intérieur a annoncé la création de deux centres. © ERIC FEFERBERG / AFP
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avec AFP , modifié à
Le ministre de l'Intérieur a également commandé un rapport pour faire la lumière sur les accusations de violence policière envers des migrants.

Deux centres seront ouverts dans deux communes des Hauts-de-France pour accueillir et examiner la situation des migrants présents actuellement à Calais, a annoncé lundi Gérard Collomb.

"Nous ne voulons pas recommencer les mauvaises expériences du passé et nous ouvrirons deux centres assurant l'hébergement et l'examen des situations de ces personnes", a déclaré le ministre de l'Intérieur. Les deux centres se trouveront à Troisvaux (Pas-de-Calais) et Bailleul (Nord). Ils disposeront à eux deux de 300 places.

"350 à 400 migrants à Calais". Gérard Collomb a fait cette annonce lors d'une conférence de presse tenue après que le Conseil d'État a validé la mise en place de mesures d'aide aux migrants exposés à des "traitements inhumains et dégradants" à Calais. Il y a "environ 350 à 400 migrants sur Calais", a indiqué le ministre. "Nous voulons faire en sorte d'offrir à proximité une situation d'hébergement, qui pourra accélérer les situations administratives des personnes prises en charge", a-t-il expliqué.

Pour amener les migrants sur les deux sites, la préfecture va informer ces populations et organiser des maraudes. Alors que le Calaisis fait face à un nouvel afflux de candidats à l'exil en Angleterre, dont une centaine de mineurs, le gouvernement redoute la réinstallation de campements sauvages, à l'image de la "Jungle" de Calais, immense bidonville qui avait compté des milliers de migrants jusqu'à son démantèlement fin octobre 2016.

" Il peut y avoir quelques dérapages individuellement "

Le Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative, a donné lundi son feu vert à l'ordonnance du tribunal administratif de Lille qui avait ordonné à l'État et à la commune la mise en place de mesures pour venir en aide aux migrants, comme la création de points d'eau et de sanitaires. Le président Emmanuel Macron avait assuré jeudi dernier qu'il n'y aurait plus de campement de rue en France "d'ici à la fin de l'année". Avant lui, le ministre de l'Intérieur avait affirmé que Calais ne devait plus être "un abcès de fixation".

Un rapport sur les violences policières. Le ministre de l'Intérieur a également annoncé avoir demandé un rapport après les accusations de l'organisation Human Rights Watch (HRW), qui affirme que la police utilise régulièrement du gaz poivre contre les migrants à Calais (Pas-de-Calais).

"Je rappelle que dans les forces de sécurité, il n'existe pas d'usage du gaz poivre", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, tout en reconnaissant qu'"il peut y avoir quelques dérapages individuellement". Le ministre a indiqué avoir demandé ce rapport à l'Inspection générale de l'administration (IGA), à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) et à l'Inspection générale de la gendarmerie (IGGN).