Migrants : conditions de vie "inacceptables" dans un nouveau camp à Paris, selon Toubon

Dans le nouveau campement de la Villette, les "conditions de vie sont contraires aux droits fondamentaux", selon le Défenseur des droits.
Dans le nouveau campement de la Villette, les "conditions de vie sont contraires aux droits fondamentaux", selon le Défenseur des droits. © AFP
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avec AFP , modifié à
Jacques Toubon s'est alarmé lundi des conditions de vie "inacceptables" de migrants installés dans le nouveau campement de la Villette, appelant l'État à se mobiliser pour "les exilés les plus vulnérables".

Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, s'est alarmé lundi des conditions de vie "inacceptables" de migrants installés dans un nouveau campement sauvage à Paris, appelant l'État à se mobiliser pour "les exilés les plus vulnérables".

Cette déclaration intervient au premier jour de l'examen à l'Assemblée nationale du projet de loi sur l'immigration, critiqué par les associations qui y voient une volonté de faire un "tri entre bons et mauvais migrants". Le texte prévoit notamment de réduire à six mois les délais d'instruction de la demande d'asile, pour entamer rapidement le travail d'intégration des réfugiés, et à l'inverse de faciliter la reconduite à la frontière pour les déboutés.

La conséquence d'un "manque d'anticipation" de l'État. Dans le nouveau campement de la Villette, au nord-est de Paris, où "plus de 1.000 personnes vivent aujourd'hui dans près de 700 tentes collées les unes contre les autres sous les ponts du périphérique", les "conditions de vie sont inacceptables et contraires aux droits fondamentaux dont elles doivent bénéficier", souligne Jacques Toubon dans un communiqué.

Ce campement a émergé quelques jours après la fermeture du "centre de premier accueil" situé non loin, porte de la Chapelle, qui servait de "sas" aux migrants depuis novembre 2016 et a été démonté pour laisser place à une future université. La situation des migrants à la Villette est selon Jacques Toubon la conséquence du "manque d'anticipation" de l'Etat, insuffisamment préparé selon lui aux conséquences de la fermeture du centre de la Chapelle, pourtant prévue "de longue date". Son émergence "est le symptôme récurrent de l'échec de la politique européenne d'accueil des exilés" qui se traduit en France par "une augmentation du nombre d'exilés contraints de subir des conditions de vie déplorables", ajoute-t-il.

Ne pas appliquer le règlement Dublin III. Jacques Toubon souligne que la grande majorité des personnes présentes dans le campement de la Villette "sont 'dublinées'", c'est-à-dire qu'elles ont laissé leurs empreintes dans un autre pays membre de l'UE avant d'arriver en France. Il demande donc à la France de ne pas appliquer le règlement européen Dublin III - qui prévoit qu'un migrant arrêté dans un pays doit être renvoyer dans le pays où il a initialement laissé ses empreintes - ou au minimum d'y faire des exceptions.

La mairie de Paris dit avoir "sollicité" l'État. Notant que "la mairie de Paris a sollicité le concours de la force publique pour évacuer" le campement de la Villette, Jacques Toubon demande aux autorités de veiller avant tout à "un accueil durable et respectueux des droits fondamentaux des exilés, en particulier des plus vulnérables". La Mairie de Paris a précisé de son côté avoir "sollicité les services de l'État pour que les personnes concernées soient mises à l'abri".