Merkel et Sarkozy, une union "naturelle"

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Charles Carrasco , modifié à
Dans cet entretien croisé, la France et l'Allemagne ont affiché leur convergence.

Pendant près de 25 minutes, le couple franco-allemand a fonctionné à plein régime. Lors de l'interview croisée de Nicolas Sarkozy et Angela Merkel diffusée lundi soir sur France 2 et la chaîne allemande ZDF, les dirigeants français et allemand ont affiché leur entente sur les questions économiques mais aussi politiques.

"Il est naturel que je le soutienne"

Alors que Nicolas Sarkozy justifie l'action du tandem franco-allemand, Angela Merkel n'a pas hésité à a renouvelé son soutien au président sortant. "Quelque soit la décision du président (de se présenter à l'élection présidentielle), Nicolas Sarkozy fait partie de la même famille politique. Par le passé, lui m'a apporté son soutien. Il est donc tout naturel que je le soutienne également au cours de cette campagne", a-t-elle déclaré. En effet, la chancelière allemande était venu lui apporter son soutien en 2009 lors d'un meeting. Pour autant, Angela Merkel n'a pas précisé si elle viendrait ou non à un meeting du futur candidat Sarkozy.

Le président a lui insisté pour ne pas apparaître en campagne et s'en est d'ailleurs justifié : "j'observe que tout ceux qui entouraient François Mitterrand jusqu'en mars 88 n'étaient pas choqués qu'il ne soit pas candidat".

Quant à la question d'une éventuelle réception en Allemagne de François Hollande, Angela Merkel a botté en touche : "rien n'est encore décidé. Mais le président de la république n'avait pas non plus reçu M. Steinmeier (le président du parti social démocrate allemand). Nous prenons nos décisions en fonction des circonstances. En ce moment nous avons d'autres problèmes à régler".

"Nous allons converger"

L'essentiel de l'entretien a porté sur les question économiques et notamment du traité européen. Nicolas Sarkozy en a profité pour attaquer, sans le nommer, François Hollande : une remise en cause de ce texte "ça n'a pas de sens" selon le président français, quand pour Angela Merkel, ce texte "n'est pas fait que de rigueur mais aborde aussi les questions de croissance".  

Les deux dirigeants ont aussi insisté sur leur coopération économique et fiscale. "Il ne s'agit pas de se copier mais nous allons converger pour deux raisons, a précisé le président français. D'abord pourquoi ne pas s'inspirer de ce qui marche de l'autre côté de la frontière. Souvent Mme Merkel me dit : la politique familiale que vous avez ici, c'est formidable. Il faut qu'on s'en inspire en Allemagne. Et souvent, je luis dis, les entreprises. La manière dont vous gagnez des marchés à l'export, c'est formidable. Il faut qu'on s'en inspire", déclare-t-il.

Le voisin d'outre-Rhin est sur la même ligne : "l'Allemagne doit redoubler ces efforts en terme de politique familiale. La France doit d'atteler aux problèmes du chômage des jeunes, précise Angela Merkel. Mais au cours des quinze derniers mois, nous avons accompli quelque chose d'important : nous avons dépassé nos rivalités pour nous concentrer et voir ce que nous pouvions faire de bien pour nos pays respectifs et pour l'Europe également".