Mélenchon à Hamon : "Choisissez entre eux et nous"

Un rassemblement de la gauche allant de Jean-Luc Mélenchon à Emmanuel Macron, en passant par Myriam El Khomri, est plus que compromis.
Un rassemblement de la gauche allant de Jean-Luc Mélenchon à Emmanuel Macron, en passant par Myriam El Khomri, est plus que compromis. © AFP
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avec AFP , modifié à
Si Jean-Luc Mélenchon a accepté de discuter avec Benoît Hamon, il n'envisage pas pour autant de faire partie d'un rassemblement de la gauche comprenant des politiques contre qui il s'est battu.

"Choisissez entre eux et nous" : Jean-Luc Mélenchon a répondu mercredi à l'invitation lancée dès dimanche par le candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon de discuter d'un "contrat de gouvernement".

"Partisan du dialogue". "Doit-on se parler ? Mais évidemment qu'on doit le faire. Moi, je suis partisan d'une pratique républicaine de l'échange et du dialogue", déclare le candidat de la France Insoumise dans une vidéo postée sur YouTube, mentionnant plusieurs fois qu'il s'adresse à Benoît Hamon "en toute sympathie". "Mais ce n'est pas une affaire de rapports personnels (…), c'est une affaire de fond", observe-t-il, "de quel côté se place-t-on pour la suite des événements et pour la façon de gérer le pays à partir de l'élection de 2017 ?".

Une fusion impossible. Rappelant que le vainqueur de la primaire du PS n'avait "pas l'intention de mettre en cause sa candidature", Jean-Luc Mélenchon affirme qu'il n'est "pas possible que vous nous demandiez de former une majorité parlementaire gouvernementale cohérente, comme vous le dites, en mélangeant des gens qui veulent tourner la page, comme nous, avec des gens qui sont responsables de ce qu'il y a sur la page". Il reproche ainsi d'avance à Benoît Hamon les investitures pour les législatives, dont un peu moins de 400 ont déjà été entérinées par le Parti socialiste, à la majorité duquel Benoît Hamon n'appartient pas.

Participer au grand écart. Jean-Luc Mélenchon cite Myriam El Khomri, Bruno Le Roux, Manuel Valls ou les députés qui rejoignent Emmanuel Macron, "des gens dont je vous demande comment nous faisons pour ensuite former une majorité avec eux puisque nous les avons combattus pendant des années". "Ce n'est pas sérieux, on ne fera croire à personne que tout cela peut fonctionner ensemble puisque ça n'a déjà pas fonctionné ensemble jusque là", tranche-t-il, demandant à Benoît Hamon de ne pas "nous demander de participer au grand écart dans lequel vous vous trouvez". "Vous avez une vague qui est en mouvement. Alors adossez-vous à elle. Faites-vous porter à elle. Choisissez. Entre eux et nous, choisissez. Entre la vague 'dégagiste' et le sauvetage de l'ancien monde, choisissez. Choisissez et tranchez", insiste-t-il.