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Aurélie Herbemont avec J.R. , modifié à
La présidente du Front national a réagi au signalement à la police de ses photos postées sur Twitter, annoncé mercredi par le ministre de l'Intérieur. 
INTERVIEW

La présidente du Front national, Marine Le Pen, contactée par Europe 1, a vivement contesté la décision du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui a annoncé mercredi avoir signalé à la police les photos qu'elle a postées sur son compte un peu plus tôt dans la journée. Afin de répondre à l'animateur de RMC Jean-Jacques Bourdin, qui a établi un parallèle mercredi matin entre Daech et le FN, la présidente du FN avait publié des photos d'exactions commises par l'Etat islamique (EI). "Qu'est-ce que je risquerais à montrer la réalité de ce qu'est Daech, à montrer aux gens qui instrumentalisent Daech pour le comparer au Front national ? Monsieur Cazeneuve va venir me mettre les menottes pour avoir condamné le fait que certains se permettent de faire un parallèle et cette organisation criminelle ? Mais, comme d'habitude, on préfère condamner ceux qui condamnent que ceux qui commettent", a réagi Marine Le Pen. 

"Les propos de Monsieur Bourdin sont une honte." "Je pense qu'ils (en plus de Bernard Cazeneuve, le Premier ministre Manuel Valls a également réagi sur son compte Twitter, ndlr) ont complètement perdu la raison. Il va me poursuivre pour quoi ? Pour diffamation à l'encontre de Daech ? Vous croyez que je vais laisser les 7 millions d'électeurs qui ont voté pour moi se faire insulter de cette manière et se faire comparer avec des barbares, des criminels et des assassins ?", a demandé la présidente du Front national. "Les propos de Monsieur Bourdin sont une honte. Ces gens-là devraient avoir honte de leurs propos et s'en excuser auprès des 7 millions d'électeurs. Je veux que ceux qui insultent le Front national subissent l'opprobre de l'opinion publique, et que les Français en tirent les conséquences. Ça ne sert à rien d'aller voir des tribunaux qui mettront trois ou quatre ans à rendre un jugement. Les Français jugeront."

Trois photos d'exactions. Lors de son interview matinale avec le spécialiste de l'islam, Gilles Kepel, Jean-Jacques Bourdin avait introduit une question en précisant vouloir revenir sur "les liens entre Daech et le Front national, enfin, pas les liens directs, mais ce repli identitaire qui, finalement, est une communauté d’esprit". Quelques minutes seulement après l'interview, Marine Le Pen avait posté trois photos avec le texte "Daech c'est ça!": un homme vêtu d'une combinaison orange sous les chenilles d'un char, un homme vêtu de la même manière enflammé dans une cage, et un corps d'homme décapité avec la tête posée sur le dos. Mercredi, en fin d'après-midi, ces photos figuraient toujours sur la page de la présidente du FN.