Hollande : "aucun acte raciste ou antisémite ne sera toléré"

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Fabienne Cosnay avec AFP , modifié à
FERMETÉ - L'exécutif réagit dimanche aux manifestations propalestiniennes qui se sont tenus à Paris samedi.

L'INFO. La classe politique française, François Hollande en tête, réagit dimanche aux manifestations propalestiniennes qui se sont tenus à Paris samedi. Le président de la République a affirmé dimanche sa volonté "que ne soit toléré aucun acte, aucune parole qui puisse faire resurgir l'antisémitisme et le racisme", au lendemain de violences lors d'une manifestation pro-palestinienne interdite à Paris. Le président de la République s'exprimait lors d'une remise de décorations aux chasseurs de nazis Beate et Serge Klarsfeld à l'Elysée.

"Tout faire pour que notre sol soit celui de la République".  "La République, c'est la capacité de vivre ensemble, de regarder son histoire et en même temps d'être toujours prêts à défendre les valeurs démocratiques, de ne pas se laisser entraîner par des querelles qui sont trop loin d'ici pour être importées, de ne pas se laisser emporter par les déflagrations du monde", a-t-il dit. Il faut, a-t-il ajouté, "faire en sorte que ne soit toléré aucun acte, aucune parole qui puisse faire resurgir l'antisémitisme et le racisme". "Ce doit être une grande cause nationale que de lutter inlassablement contre le racisme et l'antisémitisme, je le dis aujourd'hui en particulier, nous devons écarter toutes les menaces, tous les périls et faire que notre sol soit le sol de tous dans la République", a encore dit François Hollande.

Valls monte aussi au créneau. Peu avant le président, son chef de gouvernement, Manuel Valls, s'est exprimé sur le sujet. Les "débordements inacceptables" qui ont eu lieu à Paris samedi lors d'une manifestation propalestinienne "justifient d'autant plus" son interdiction préalable par les autorités, a estimé dimanche le premier ministre. "Ce qui s'est passé hier encore à Paris, des débordements inacceptables, justifie d'autant plus le choix qui a été fait avec courage par le ministre de l'Intérieur (Bernard Cazeneuve) d'interdire une manifestation. La France ne laissera pas les esprits provocateurs alimenter je ne sais quel conflit entre les communautés", a-t-il déclaré lors de la commémoration des 72 ans de la rafle du Vel' d'Hiv' à Paris.

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Cazeneuve se défend. Fallait-il interdire la manifestation à Paris ? La polémique a notamment été alimentée par l'observation, soulignée par plusieurs élus, des rassemblements, nombreux et autorisés, en province qui n'ont donné lieu à aucun incident grave samedi. "Ce qui a occasionné les débordements d'hier, à Paris, a affirmé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, c'est l'irresponsabilité de ceux qui (...) ont bravé cette interdiction".

Des critiques. L'opposition n'a pas tardé à pointer "l'erreur" ou la "provocation" qui consistait à interdire. Le gouvernement "a fait une forme de provocation" en interdisant la manifestation pro-palestinienne et n'a pas "su affirmer l'autorité de l'État", a jugé Yves Jégo, candidat à la présidence de l'UDI. Plusieurs responsables à gauche ont également jugé le gouvernement pour partie responsable des débordements de samedi. "L'interdiction est venue nourrir une certaine radicalité" dans cette manifestation, a affirmé l'élu PS de Seine-Saint-Denis Razzy Hammadi. "Des manifestations aux quatre coins de la planète se sont bien passées, et pas en France où elle était interdite", a-t-il relevé, pointant "une erreur" du gouvernement.

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