Mais pourquoi Cahuzac est-il détesté ?

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Fabienne Cosnay , modifié à
Au-delà des arbitrages budgétaires, son tempérament agace ses collègues ministres.

La préparation du budget 2013, il l’a mené comme on joue un combat de boxe. Avec pugnacité et sans forcément prendre des gants. Depuis son arrivée à Bercy, le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, ne s’est pas fait que des amis parmi les membres du gouvernement Ayrault.

Au-delà des arbitrages budgétaires forcément délicats, son tempérament, "arrogant" pour les uns, "cassant" pour les autres, passe mal chez ses collègues ministres. Au point qu’on le surnomme "l’homme le plus détesté du gouvernement". Voici pourquoi.

 Parce qu’il est l’homme du redressement. On connaît un job plus sympa. Pour la préparation du budget 2013,  François Hollande lui a donné une mission particulièrement délicate : arriver à 10 milliards d’euros d’économies pour l’Etat. "Dix milliards d’euros de baisse de la dépense publique. C’est inédit en début de mandature", relève, non sans fierté, Jérôme Cahuzac, interrogé par Le Monde. Pour mener à bien cette tâche franchement ingrate, le ministre délégué au Budget a reçu un à un à Bercy ses collègues ministres. Certains en tremblent encore, rapporte le JDD.

Parce qu’il peut être "cassant". L’intéressé en convient : "Si on le cherche, on le trouve". Certains ministres l’ont bien compris et sont ressortis de leurs rendez-vous au "bord de la crise budgétaire", comme le racontent les Echos, lundi matin. Le tête à tête avec Cécile Duflot s’est transformé en bras de fer. La ministre du Logement appelle aujourd’hui son collègue du Budget le "misogyne prétentieux". "La réalité c'est qu'il trouvait fatigant d'avoir à s'abaisser à passer du temps avec une souillon comme moi", a-t-elle confié aux Echos, pour justifier son recours à l’arbitrage de Matignon. L'intéressé n'a pas démenti.

Parce qu’il a un côté "premier de la classe". "Cet été, on tenait les conférences budgétaires en pleine nuit sur le collectif budgétaire. Je dormais trois heures par nuit. J’ai terminé fin juillet décalqué", a-t-il confié au Monde. Bien décidé à remplir la mission que lui a confiée François Hollande, Jérôme Cahuzac bosse et rebosse. Même pendant ses très courtes vacances estivales. Alors que ses collègues confiaient à Europe1.fr "emmener leurs dossiers" pendant leurs congés, le cabinet de Jérôme Cahuzac insistait sur les "allers-retours à Bercy" du ministre pendant ses 12 petits jours de vacances pour "gérer les urgences". De quoi agacer ses collègues du gouvernement.