Une peine de 12 mois de prison, dont huit avec sursis, assortie d'une amende de 100.000 euros, a été requise vendredi contre "Madame Agnès", une ancienne reine de beauté âgée de 36 ans poursuivie pour proxénétisme, devant le tribunal correctionnel de Bordeaux. La représentante du parquet a établi une comparaison avec Madame Claude, mère maquerelle célèbre qui était à la tête d'un réseau de call girls dans les années 60. Contre son compagnon, le parquet a également requis une peine de 6 mois de prison avec sursis et 50.000 euros d'amende notamment pour "non justification de ressources pour une personne vivant avec une personne se livrant à la prostitution". Le jugement a été mis en délibéré le 9 novembre. "Madame Agnès" s'est présentée à l'audience toute de noir vêtue, avec chapeau, lunettes de soleil et écharpe sur le visage pour ne pas être reconnue.
Des prestations facturées entre 200 et 2.000 euros : "Madame Agnès" était une prostituée de luxe. Pendant deux années, au début des années 2000, à Bordeaux, elle a proposé ses services à des clients qui avaient les moyens de la payer. Pour cela, pas besoin de faire du racolage, son numéro de téléphone circulait dans des milieux privilégiés, son activité n'était donc pas illégale. Mais la justice poursuit désormais "Madame Agnès" pour proxénétisme. Pour certaines de ses parties fines et très huppées, elle aurait enfin été accompagnée de quatre autres jeunes femmes.
Des footballeurs du club des Girondins, des chefs d'entreprise, des médecins : les clients de "Madame Agnès" aurait organisé des soirées pour des clients fortunés. Certains étaient présents dans la salle d'audience. L'avocat de "Madame Agnès" avait prévenu qu'elle ne livrerait pas publiquement le nom de ses clients. Elle-même a définitivement tourné la page de la prostitution. Elle est désormais la mère d'une fillette et travaille désormais comme assistante de direction dans une société de transport.