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Antonin André , modifié à
A 39 ans, le fonctionnement du plus jeune président français ressemble plus à une start-up qu’à un palais de la République. En apparence, seulement.

Il y a un côté Mark Zuckerberg chez ce président. Le crack qui monte sa petite boîte et vient rafler les parts de marché des PDG bien installés qui n’ont rien vu venir. Le tutoiement facile, affable, qui accueille ses interlocuteurs en les valorisant. "Comment tu sens les choses ?" "Dis-moi ce que tu vois ?" Autour de lui, une bande de potes entre 25 et 30 ans, têtes bien faites, surdiplômés en basket, portables et tablettes sur les genoux. Certains soirs, on termine le boulot autour d’un pack de bières. 

Start-upper et dinosaures. Cette image désarçonne certains anciens qui ont rejoint Emmanuel Macron. Jean-Paul Delevoye, qui a connu le RPR de Jacques Chirac, ou même François Bayrou, qui passe beaucoup de temps au QG. Une coexistence entre start-upper et dinosaures qui fonctionne pourtant, et qui explique sans doute en partie la réussite du pari d’Emmanuel Macron. Ça, c’est pour le côté Zuckerberg : le style, l’apparence, le fonctionnement aussi. Mais dans la prise de décision, Emmanuel Macron est très secret et il décide seul. C'est un peu finalement le visage de Zuckerberg et le cerveau de Mitterrand.

Reptilien. Il cultive le secret à l’extrême, même. Rien ne transparaît des décisions qu’il mûrit. Le nom de son Premier ministre, le choix de son gouvernement… Personne autour de lui n’a le moindre nom. Les derniers arbitrages à rendre sur les investitures aux législatives, c’est lui et lui seul qui les rend sans donner la moindre explication aux membres de la commission qui préconisent parfois l’inverse de sa décision. Emmanuel Macron est reptilien dans la prise de décision. 

Derrière le sourire. Exemple : le jour du ralliement de François Bayrou, ses plus proches, ses porte-parole, fourbissaient leurd argumentaires pour fustiger le centriste que tous croyaient candidat à la présidentielle. Emmanuel Macron ne leur dévoilera son ralliement qu'au tout dernier moment. Moins d’une semaine après son élection, on découvre une forme de mystère qui entoure ce président à la personnalité beaucoup plus complexe que son sourire et son aisance ne laissent paraître.