Macron fustige la "laïcité revancharde"

Emmanuel Macron
Emmanuel Macron se dit contre l'interdiction du voile à l'université. © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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avec AFP
Pour l'ancien ministre de l'Économie, les tenants d'une "laïcité revancharde" en font notamment une "arme" contre l'islam.

"Le débat politique ne doit pas faire de la laïcité une arme contre un monothéisme." L'ancien ministre de l'Economie Emmanuel Macron s'est élevé contre les tenants d'une "laïcité revancharde", qui s'attaquent à l'islam selon lui, comme il l'explique dans un entretien-débat à l'hebdomadaire Marianne.

"Je suis contre l'interdiction (du voile à l'université)", assure-t-il. "Au titre d'une laïcité revancharde, on en vient à sortir des citoyens des lieux de la République et à les confiner à l'écart, sans enrayer la montée du fondamentalisme, ni conforter la laïcité." Emmanuel Macron s'émeut en revanche "des écoles confessionnelles qui enseignent la haine de la République, professent des enseignements essentiellement en arabe ou, ailleurs, enseignent la Torah plus que les savoirs fondamentaux".

"Je ne demande pas aux gens d'être modérés, ce n'est pas mon affaire". A ses yeux, "la laïcité n'a pas vocation à promouvoir une religion républicaine". Il dénonce ainsi ceux, comme Jean-Pierre Chevènement, qui "demandent à des citoyens d'être 'discrets'". "Demanderait-on à des catholiques d'être modérés ? Non !" insiste-t-il.

Alors que le fondateur de Marianne, Jean-François Kahn, lui fait remarquer que les musulmans qui "n'acceptent pas" que la loi républicaine passe avant la loi de Dieu "sont des extrémistes", Emmanuel Macron s'inscrit en faux. "Non, je ne suis pas d'accord. Dans le champ public, je ne leur demande qu'une seule chose : qu'ils respectent absolument les règles", lance-t-il.

S'agissant de leur rapport à Dieu, "je ne demande pas aux gens d'être modérés, ce n'est pas mon affaire", ajoute Emmanuel Macron. "Dans sa conscience profonde, je pense qu'un catholique pratiquant peut considérer que les lois de la religion dépassent les lois de la République", déclare-t-il encore.