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Antonin André avec C.P.
La semaine dernière, les frondeurs n'étaient pas suffisamment nombreux pour déposer une motion de censure. Mais d'ici début juillet, ils pourraient s'organiser à nouveau. 

"La loi El Khomri passera". Le président de la République l'a assuré sur Europe 1 mardi matin, "la loi El Khomri passera". Mais cela n'est finalement pas si sûr, car d'ici la seconde lecture de la loi début juillet, les députés frondeurs pourraient bien s'organiser et déposer une motion de censure. Cette motion de censure de la gauche qui n'est d'ailleurs pas passée loin la semaine dernière. En effet, avec 56 députés signataires, il ne manquait que deux signatures pour que les frondeurs la déposent. 

Que s’est-il passé ? La raison de cet échec est simple : "on s’est réveillé trop tard", analyse un frondeur. Il faut dire qu'au sein du PS quelques députés étaient proches de basculer et il n'a finalement manqué que d’un peu de temps pour les convaincre. Ainsi, Henri Emmanuelli a hésité jusqu’au bout et tous les radicaux de gauche n’ont pas été sollicités. Un échec donc, mais d'un cheveu. Résultat, les frondeurs comptent bien s'organiser d'ici la seconde lecture du texte à l'Assemblée nationale, début juillet. Et, face au 49-3 du gouvernement, il y a aujourd’hui suffisamment de forces pour faire passer une motion de censure de gauche.

Un ralliement de la droite ? Les frondeurs pourraient, par ailleurs, compter sur la droite pour faire passer leur motion de censure. Réunis mardi en réunion de groupe, les députés les Républicains n’ont, en effet, pas écarté l’idée de la voter. "On attend de voir si la motion est déposée pour se prononcer", affirme-t-on ainsi dans les rangs des républicains.

Un calendrier parfait. Le calcul est donc simple, si les députés de droite s'ajoutent aux frondeurs, ce sera un scénario cauchemardesque pour le président de la République. Le gouvernement tomberait alors pendant la deuxième lecture du texte et la loi Travail, elle, ne passera pas. Une manière de dissuader coûte que coûte le président de se représenter. Et en plus, le calendrier est parfait pour les frondeurs. Ils souhaitent laisser passer le mois de juin avec l'Euro en France, un moment de liesse derrière les Bleus. La guérilla parlementaire reviendrait donc début juillet juste avant la traditionnelle interview du président.