L'offensive rurale de François Hollande

François Hollande poulet AFP 1280
François Hollande fera son déplacement de rentrée dans l'Aisne (illustration) © AFP/PHILIPPE WOJAZER
  • Copié
David Doukhan avec A.W. , modifié à
Après un été marqué par une crise agricole et à quelques mois des régionales, le président de la République a décidé de faire du monde rural sa priorité.
INFO EUROPE 1

François Hollande fera mardi prochain la rentrée scolaire dans le département de l’Aisne, selon les informations d'Europe 1. Le choix de ce département rural ne doit rien au hasard. Avec la crise agricole qui n’en finit pas, le monde rural se sent de plus en plus abandonné. Et pour François Hollande, à quelques mois des régionales, c’est un sujet d'autant plus prioritaire qu'au sein de cet électorat, le FN progresse élection après élection.

Contrer le FN. Dans l’Aisne où le Président a décidé de faire son déplacement pour la rentrée scolaire, le Front national a dépassé les 50% dans certains cantons dès le premier tour des dernières élections. Autre exemple de ce monde rural et périurbain où le FN a tant progressé ces dernières années : la Bretagne, bastion historique de la gauche. Là-bas, dans les communes rurales, pour la première fois, on a vu un FN entre 35 et 40%. Pour le président de la République le diagnostic est clair : avec ce sentiment d'abandon, ces gens vont se tourner vers le FN. Résultat : c’est branle-bas de combat.

Des annonces en vue. Mi-septembre, François Hollande présidera lui-même - ce qui est tout à fait inhabituel - un comité interministériel sur la ruralité. Et il fera  des annonces concrètes… D’abord en matière d'éducation : les créations de postes de professeurs devront servir en priorité à éviter la fermeture des classes en zones rurales. L’accès à la santé aussi : le président annoncera des moyens supplémentaires pour combattre la désertification médicale. Enfin, il s’engagera sur des investissements publics pour le numérique. Objectif : 4G et haut débit partout pour battre en brèche le sentiment d’isolement. L'espoir de l'exécutif : obtenir en retour quelques votes de plus pour la gauche, ou en tout cas quelques suffrages en moins pour le FN.