Les sportifs conservent leurs avantages fiscaux

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Un amendement qui prévoyait de faire des sportifs "des contribuables comme les autres" a été retiré samedi.

Pendant la crise, les cadeaux fiscaux continuent. Les députés français ont finalement décidé de ne pas revenir sur les avantages fiscaux dont bénéficient les sportifs professionnels, notamment les footballeurs, samedi, lors de l'examen du projet de Budget 2010 à l'Assemblée nationale.

A la demande du gouvernement, un amendement UMP a été retiré qui supprimait une mesure fiscale permettant aux sportifs d'atténuer la progressivité de l'impôt en "lissant" leurs revenus sur les trois ou cinq dernières années. Cela aboutissait à une réduction d'un tiers du revenu imposable des intéressés, selon les rédacteurs de l'amendement, qui souhaitaient "que les footballeurs redeviennent des contribuables comme les autres".

"Le sport business commence à écœurer les Français", a prévenu Philippe Meunier, l'un des 140 élus UMP signataires de l'amendement, qui avait été adopté par la commission des Finances de l'Assemblée nationale avec le soutien de l'opposition. "Dans cette période de crise économique, les niveaux de rémunération [des sportifs] et, plus encore, ces avantages fiscaux et sociaux qui leur sont octroyés de manière injustifiée, sont choquants", peut-on lire dans l'exposé des motifs de l'amendement.

Ces arguments n’ont pas convaincu le gouvernement, qui s'est opposé à l’amendement, jusqu’à obtenir son retrait : "Il ne faut pas légiférer sous le coup de l'émotion", a déclaré Eric Woerth, ministre du Budget, en présence de la secrétaire d'Etat aux Sports, Rama Yade, venue spécialement suivre le débat. Le sujet sera de nouveau examiné dans quelques jours. Cette fois, les députés veulent revenir sur l'exonération des revenus des sportifs au titre du droit à l'image.

Le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Frédéric Thiriez, s'est élevé contre ce "harcèlement parlementaire". La Fédération française de football (FFF) a aussi exprimé son "inquiétude" face à des mesures qui "risquent de fragiliser l'ensemble de l'édifice du football français".