Les réactions politiques de la gauche

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Administrator User , modifié à
Peu après l'annonce des résultats, les réactions des membres du PS et de la gauche se sont succédées. Dominique Strauss-Kahn, tout d'abord, a porté un jugement "sévère" sur le fonctionnement du "PS qui depuis cinq ans n'a pas su faire une gauche moderne". François Hollande a "pointé" les erreurs de la campagne. Bernard Kouchner a lancé un nouvel appel à une alliance entre les socialistes et le centre. Jack Lang a, quant à lui, appelé les électeurs à voter en faveur de la gauche lors du "troisième tour". Enfin, pour Julien Dray, Ségolène Royal est désormais "la" dirigeante de la gauche.

Le député socialiste, Laurent Fabius, a déploré dimanche soir "la défaite" de Ségolène Royal. "Il faut une gauche décomplexée, c'est pour moi l'essentiel", a estimé le dirigeant socialiste. Alors que Dominique Strauss-Kahn s'est dit "disponible" pour oeuvrer à "la rénovation sociale-démocrate" du parti. Laurent Fabius a conclu en précisant qu'il faut que "la gauche se rassemble". "Il faut relever le Parti socialiste, la question n'est pas de savoir qui va le relever". Le premier secrétaire du PS, François Hollande, a, pour sa part, "pointé" les erreurs de la campagne de son parti : "si on n'avait pas fait des erreurs, on serait peut-être aujourd'hui en train de célébrer un succès". Il a ajouté ensuite : "nous n'avons sans doute pas assez parlé de propositions concrètes, d'aspects qui touchaient les français directement. Nous n'avons pas suffisamment su nous ouvrir, nous élargir". Jack Lang a, lui, appelé les électeurs à voter pour le Parti socialiste lors du "troisième tour", c'est-à-dire les élections législatives des 10 et 17 juin. De la même manière, pour la député PS de la Guyanne, Christiane Taubira, "les législatives vont être l'occasion d'envoyer des représentants du contre-pouvoir à l'Assemblée nationale". L'ancien ministre socialiste de la Santé Bernard Kouchner a lancé un nouvel appel à une alliance entre les socialistes et le centre. Pour lui, "il faut changer même notre logiciel, notre façon de penser, à gauche". "Si l'on veut convaincre, et nous n'avons pas été capables de le faire car une défaite n'est pas un vrai succès, eh bien, il faut en effet regarder le monde avec d'autres yeux", a-t-il conclu. Arnaud Montebourg, porte-parole de Ségolène Royal a lui estimé qu'il s'est passé quelque chose dans cette campagne: "c'est une campagne qui a regardé les yeux vers l'avenir et qui, dans les élections législatives qui nous attendent, va se poursuivre". Quant à Ségolène Royal, "ce qu'elle a entrepris a transformé le visage de la gauche, et c'est la gauche de l'avenir", a-t-il ajouté avant de conclure : "il y a dans cette épreuve des éléments d'espoir considérables, d'abord parce que la gauche n'est pas dans le même état après cette campagne qu'au moment où on est entré dans cette période". Le co-directeur de campagne de Ségolène Royal a fixé les prochains objectifs de la gauche : "premièrement, gagner les législatives et ça c'est le parti rassemblé derrière François Hollande, et deuxièment rénover la politique, rénover la gauche et là Ségolène Royal, je n'en doute pas, aura un rôle central". Pour la candidate des Verts, Dominique Voynet, la gauche n'a pas su "réduire le fossé entre une gauche radicale qui peine à prendre des responsabilités et une gauche de gouvernement. La secrétaire nationale du Parti communiste Marie-George Buffet a, quant à elle, estimé que l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République "et le grave échec de la gauche constituent une véritable catastrophe politique". Pour Arlette Laguiller, au contraire cette élection n'est pas une "catastrophe" : "l'avenir de la société et le progrès social dépendent des travailleurs et sont entre leurs mains". Selon Olivier Besancenot : "quand la gauche court après la droite, elle perd". Hélène Favier