Les patrons qui ont au moins une fille se comportent mieux

© JEFF PACHOUD / AFP
  • Copié
G.S.
Selon une étude américaine, les pères de fille(s) sont plus éthiques que les autres dans leur entreprise.

Si votre patron s'apprête à avoir une fille, réjouissez-vous : vos conditions de travail pourraient s'améliorer dans la foulée. Deux professeurs d'économie américains ont étudié 379 grandes entreprises des Etats-Unis, sur une période de vingt ans (de 1992 à 2012). Ils s'intéressaient à la fois au profil des enfants du PDG et aux sommes dépensées en matière de responsabilité sociétale. Et le constat de leur étude, révélée au début du mois par la Harvard Business Review, est clair : parmi ces patrons, qui sont à 96% des hommes, les pères de fille(s) ont le comportement le plus éthique.

Une sensibilité particulière. Concrètement, dans les entreprises dirigées par ces hommes, on fait plus attention à la diversité des origines sociales des employés, à la qualité des relations humaines ou encore à la préservation de l’environnement. Ils obtiennent ainsi une note 12% plus élevée que la moyenne des autres dirigeants dans le respect de ces critères sociétaux. Une sensibilité particulière qui n’étonne pas le psychiatre Serge Hefez, lui-même père de trois filles.

"Tout à fait inconsciemment et sans s'en rendre compte, ces hommes-là, avec des petites filles, sont plus proches de ce qui se pense être les émotions féminines : la protection, la douceur, le soin. Du coup, ils incorporent ces émotions là aussi. Ils font plus attention aux autres, ils vont plus être dans l'écoute et dans l'empathie. Cela va se ressentir évidemment dans leur fonction", analyse le professionnel au micro d'Europe 1.

En Europe, ça marche aussi. Le constat semble aussi s'appliquer aux entreprises tricolores. L’Oréal et Capgemini, par exemple, multiplient leurs engagements RSE ("responsabilité sociétale des entreprises"). Or, leurs patrons ont tous les deux au moins une fille. Et en 2012, au Danemark, une étude avait montré qu’à la naissance de leur fille, les patrons avaient tendance à augmenter leurs employés, et en priorité les femmes.