Ce que les partenaires sociaux ont pensé de leur entrevue avec Emmanuel Macron

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Les représentants syndicaux et patronaux étaient présents mardi à l'Elysée. © JEAN-FRANCOIS BADIAS / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
"On a senti qu'il y avait une volonté de revenir à une République contractuelle, et à une forme de dialogue entre organisations syndicales et patronales et l'État", a déclaré Laurent Berger. 

Les partenaires sociaux ont noté mardi un changement de ton de la part d'Emmanuel Macron, qui a manifesté le souhait de plus de "dialogue" à l'avenir, mais restent néanmoins sur leurs gardes, au sortir de trois heures d'entrevue à l'Elysée.

Le président de la République a "convenu que l'année dernière avait été à son rythme à lui et sans écouter beaucoup", a indiqué Philippe Martinez, numéro un de la CGT. "Parfois il en convient, mais il ne change pas", a-t-il ensuite commenté devant les journalistes dans la cour de l'Élysée. La CGT a insisté sur "la répartition des richesses", "la souffrance au travail" et "les services publics de la santé", a-t-il précisé. 

"Revenir à une République contractuelle". "On a senti qu'il y avait une volonté de revenir - selon les termes du président de la République - à une République contractuelle, et à une forme de dialogue entre organisations syndicales et patronales et l'État", a expliqué Laurent Berger, numéro un de la CFDT

Pascal Pavageau (FO) salue des "signaux". Emmanuel Macron a ainsi annoncé qu'il y aurait à la rentrée des "bilatérales" avec le Premier ministre sur "un certain nombre de sujets" et une "multilatérale" sur l'assurance chômage et la santé au travail. Pascal Pavageau, secrétaire général de FO, a salué des "signaux" donnés par le chef de l'État "dans la volonté renouvelée de travailler avec les interlocuteurs sociaux". Sur la réouverture des négociations sur l'assurance chômage, il s'est toutefois dit "extrêmement prudent, j'attends la feuille de route de septembre".

 

Et maintenant ?

Le gouvernement a demandé aux partenaires sociaux d'entamer à la rentrée une nouvelle renégociation des règles de l'assurance-chômage, la troisième depuis début 2017. Une "phase de diagnostic" se tiendra "en septembre", avant la négociation à proprement parler, qui durera "quatre mois" pour "aboutir fin janvier début février" 2019, indique-t-on à l'Élysée. Syndicats et patronat sont à nouveau invités à trouver des solutions pour lutter contre les contrats courts et inciter au retour à l'emploi. Outre ces deux thèmes récurrents, le gouvernement souhaite qu'ils réfléchissent à une nouvelle allocation pour les chômeurs de longue durée, qui bénéficient aujourd'hui, lorsqu'ils arrivent en fin de droits, d'une allocation versée par l'État (ASS). Mais les partenaires sociaux ont réclamé à l'unisson que la lettre de cadrage de la négociation soit large et leur laisse les coudées franches

"Un vrai tournant" pour la CPME. Côté patronat, François Asselin (CPME) a vu dans cette réunion "un vrai tournant" : le président "a dit 'pendant la première année de mandat, il fallait débloquer certaines situations, je suis allé vite, je l'assume, et maintenant je pense à une autre séquence où je vais avoir besoin de m'appuyer sur les corps intermédiaires'", a-t-il décrit. Le tout nouveau patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, s'est contenté d'indiquer à sa sortie de la rencontre qu'il avait souligné "les difficultés de recrutement" des entreprises et "les mutations technologiques".

Le gouvernement a demandé aux partenaires sociaux d'entamer à la rentrée une nouvelle renégociation des règles du régime, la troisième depuis début 2017. Une "phase de diagnostic" se tiendra "en septembre", avant la négociation à proprement parler, qui durera "quatre mois" pour "aboutir fin janvier début février" 2019, indique-t-on à l'Élysée.