Les parlementaires PCF étaient réunis à Versailles... pour boycotter le Congrès

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avec AFP , modifié à
Les parlementaires PCF avaient décidé ce week-end de ne pas se rendre au Congrès de Versailles, lundi.

Une quinzaine de parlementaires PCF se sont rassemblés, lundi, devant l'hôtel de ville de Versailles, à quelques centaines de mètres du château où se tient le Congrès, pour "protester contre la présidentialisation du régime", a dénoncé auprès de l'AFP le numéro un du parti, Pierre Laurent.

"Dérive monarchique." "Nous sommes ici pour protester contre la décision du président de la République d'accélérer la présidentialisation du régime", a expliqué le secrétaire national du PCF, par ailleurs sénateur de Paris, qui a évoqué "une dérive monarchique". "Que pensez-vous d'un président de la République qui s'en va lorsque les parlementaires sont censés lui répondre ?", a-t-il interrogé, alors qu'Emmanuel Macron s'est exprimé devant les sénateurs et députés réunis en Congrès, sans débat.

"Il y a un problème de déséquilibre : c'est la première fois que le président de la République s'exprimer la veille d'un discours de politique générale du Premier ministre", a pour sa part considéré Éric Bocquet, sénateur du Nord, alors qu'Edouard Philippe prononcera son discours de politique générale mardi. "C'est une aggravation du déséquilibre entre exécutif en parlementaires", a-t-il encore expliqué.

Une cinquantaine de militants présents. Les parlementaires PCF avaient décidé ce week-end de boycotter le Congrès. Une cinquantaine de militants étaient présents à ce rassemblement, drapeaux PCF à la main et bonnets phrygiens sur la tête, en se réclamant "du tiers état". La France insoumise, dont les parlementaires boycottent également le Congrès, ne s'est pas pour autant jointe aux troupes PCF - le mouvement mélenchoniste a prévu son propre rassemblement en fin de journée, place de la République à Paris.

"Apparaître divisé aujourd'hui, ça frise le ridicule", a déploré la sénatrice PCF de Seine-Saint-Denis Marie-George Buffet, qui a annoncé son intention de se rendre à la manifestation LFI. "J'aurais surtout voulu qu'il n'y ait qu'un seul groupe (PCF-LFI, NDLR) à l'Assemblée. Ça aurait été un signe politique important, nous aurions été la première force d'opposition", a-t-elle dit, en appelant à "créer les conditions d'un travail commun, une liaison permanente entre les deux groupes". Pierre Laurent a abondé en ce sens, même s'il a indiqué qu'il ne se rendrait pas au rassemblement LFI : "Il faut qu'on arrive progressivement à faire des choses communes."