Les collectifs du FN, on en est où?

le pen 1280
© JOEL SAGET / AFP
  • Copié
et Aurélie Herbemont , modifié à
Marine Le Pen a assisté mardi au lancement d'un nouveau collectif consacré à la culture. C'est le cinquième du genre.

Le Front national a lancé mardi un nouveau collectif consacré à la culture, le "Clic" (Culture, Libertés, Création). Objectif : veiller "à ce qu'aucun sujet ne soit laissé de côté par notre mouvement", a expliqué Marine Le Pen. C'est en effet la cinquième structure de ce genre lancée par le FN. Mais à quoi servent ces collectifs ? Et où en est-on de cette infiltration du FN dans la société civile ? Europe 1 a enquêté.

"C'est au FN qu'on a envie de venir penser et agir". Après les enseignants, les étudiants, les jeunes actifs et l'écologie – et en attendant ceux consacrés à la santé, à la mer et une antenne étudiante, symbolique, à Sciences Po Paris - Marine Le Pen cherche désormais à ouvrir ses bras au monde culturel. "Le FN gagne des soutiens dans tous les pans de la société civile. C'est au FN qu'on a envie de venir penser et agir (...) On a souvent dit que le FN était étranger aux problématiques culturelles. Nous faisons mentir les mauvaises langues", a salué la présidente du parti lors de la conférence de présentation.

tyty

 "On est là pour faire connaitre une autre facette du FN". Si Marine Le Pen se gargarise du lancement de ces collectifs issus de la société civile, on est pourtant (très très) loin d'organisations de masse. "Racine", lancé il y a un an et demi, ne compte ainsi que 1.200 enseignants, "Audace" a séduit 100 entrepreneurs et ils ne sont que 600 étudiants à avoir rejoint les rangs du collectif "Marianne". Pour autant, si les chiffres n'atteignent pas des sommets, ces structures ont au moins le mérite de permettre au FN de faire de l'entrisme dans des secteurs où il était jusqu'ici complètement absent, voire rejeté, notamment dans les universités. "Oui, le parti a changé, notamment en termes d’image, et on le sent au quotidien. On est là pour faire connaitre une autre facette du FN ", estime David Masson-Weyl (en photo avec Marine Le Pen), président du Collectif Marianne, joint par Europe 1.

"Il y a énormément de talents dans notre jeunesse". Le but, donc, est d'élargir le réseau frontiste. Mais pas seulement. Ces collectifs servent aussi de "boite à idées" et permettent de "faire un travail de fond là où le FN est assez léger", tacle un étudiant. Gaëtan Dussausaye, président du Front national jeunesse (FNJ), mais aussi membre fondateur du Collectif Marianne, assure ainsi à Europe 1 qu’il y a "énormément de talents dans notre jeunesse, avec plein de bonnes choses à prendre. On est plus rêveur, plus naïf. On a plus de culot aussi."

Objectif 2017. Alain Avello chapeaute les enseignants et ne dit pas autre chose. "Nous faisons un travail d'approfondissement par rapport à ce qui existait en 2012. Nous ratissons tous les sujets, que ce soit le parcours scolaire – avec notamment la question des séries, des redoublements – ou la question de la civilité scolaire. Nous apportons au Front national et au Rassemblement Bleu Marine des groupes d'experts." Et évidemment tous ces collectifs ont des "devoirs". Florian Philippot l'assure à Europe 1 : il souhaite "des réflexions qui viendront alimenter notre programme présidentiel en 2017".