Leonarda : Valls écourte sa visite aux Antilles

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Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
Le ministre de l'Intérieur a décidé de rentrer plus tôt à Paris pour préparer la communication autour de l'enquête administrative. 

Comment Valls veut reprendre la main. L'enquête administrative destinée à éclaircir les conditions dans lesquelles la collégienne kosovare Leoanarda a été interpellée juste avant son expulsion, sera rendue vendredi "dans la soirée" au gouvernement. Manuel Valls communiquera pendant le week-end sur les conclusions de ce rapport. Selon les informations d'Europe 1, le ministre de l'Intérieur, en première ligne dans l'affaire Leonarda, a décidé d'écourter son déplacement aux Antilles. Il devrait arriver à Paris très tôt samedi matin. Le locataire de la place Beauvau a assuré que ce retour anticipé ne lui avait pas été dicté par François Hollande. Au contraire, Manuel Valls, selon son entourage, entend "reprendre la main" dans ce dossier qui lui vaut d'être vivement critiqué à gauche.

hollande-peillon

Pas d'intervention dans "la vie scolaire". Muet sur cette affaire depuis le début de la polémique, François Hollande s'est résolu à sortir de son silence, jeudi soir. Le président a fait savoir que les instructions ministérielles pourraient être précisées, si le rapport d'enquête sur l'expulsion de le collégienne kosovare le recommandait. Des mots repris presque mot pour mot par Manuel Valls depuis Pointe-à-Pitre. "S'il faut sanctuariser l'école nous le ferons", mais "attendons les résultats" de l'enquête administrative. "Sur la base de ce rapport, nous en parlerons avec le président de la République et le Premier ministre demain" samedi, a expliqué Manuel Valls.

Peu de temps avant, le ministre de l'Education Vincent Peillon, qui avait demandé dès mercredi "qu'on sanctuarise l'école", a réitéré ces propos, vendredi matin, sur Europe 1. Notre pays (...) accueille, il a des voies de recours, c'est un Etat de droit. Et puis il y a des gens qui ne les respectent pas, il faut qu'on les reconduise alors à la frontière. Mais dans l'application de ces règles il y a un principe (...) lorsqu'il s'agit de mineurs qui ne portent pas la faute des parents, lorsqu'ils sont scolarisés, eh bien, on n'intervient pas dans le cadre de la scolarité ou plus globalement de la vie scolaire", a martelé le locataire de la rue de Grenelle.

Préciser la circulaire de novembre 2012. Concrètement, ce principe de sanctuarisation de l'école pourrait être inscrit noir sur blanc dans la circulaire du 28 novembre 2012 sur l'admission exceptionnelle au séjour des personnes en situation irrégulière.

Déjà sous Sarkozy. Après la médiatisation de plusieurs affaires d'interpellation devant les écoles, en 2004-2005, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, avait demandé aux préfets, via une circulaire prise le 31 octobre 2005, d'éviter d'aller chercher des enfants dans les écoles ou aux abords des établissements scolaires. Ce qui n'avait pas empêché d'autres interpellations.

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