Leonarda : Hollande et le péril jeune

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Fabienne Cosnay et Caroline Roux , modifié à
L'INFO POLITIQUE - Inquiet des manifestations de lycéens, le président a voulu répondre à "l'émotion de la jeunesse".

Le contexte. En décidant de prendre la parole samedi dans l'affaire Leonarda, François Hollande voulait éteindre la polémique.  C'est raté. A vouloir ne mécontenter personne, ni son ministre de l'Intérieur Manuel Valls, ni sa gauche, le président, expert dans l'art du compromis à Solférino du temps où il était premier secrétaire, a réussi à déplaire à tout le monde.  A l'UMP comme au PS. La critique la plus pénible pour le chef de l'Etat est d'ailleurs venue samedi de sa propre majorité, quand le patron du PS, Harlem Désir, a estimé que les frères et soeurs de la collégienne kosovare Leonarda devaient, comme elle, être autorisés à poursuivre leurs études en France.

>>> Au-delà du cas Leonarda, c'est l'ensemble de la jeunesse qui préoccupe François Hollande, décrypte Caroline Roux : 

 

Un message aux jeunes. La semaine dernière, en privé, François Hollande ne cachait pas une certaine appréhension face aux manifestations de lycéens. Le ministre de l'Education Vincent Peillon avait d'ailleurs mis en garde le président, lui rappelant des précédents de grèves de lycéens repartis de plus belle après 15 jours de vacances scolaires. Dans son discours si décrié de samedi, le président Hollande aurait donc pu s'en tenir à annoncer la sanctuarisation de l'école. Mais non. En proposant à Leonarda de rentrer seule en France, le chef de l'Etat a voulu montrer qu’il avait entendu "l’émotion de la jeunesse". S'il a souhaité s’exprimer personnellement sur cette affaire, au risque de s'exposer, c’est pour répondre "au flot émotionnel qui s’est exprimé", indique son entourage. 

Mais il en faudra plus … L'ancien candidat socialiste à la présidentielle qui avait fait de la jeunesse "la priorité" de son quinquennat, sait que le climat est éruptif avec les jeunes entre un taux de chômage à 24% et une réforme des retraites, qualifiée de "réforme anti-jeunes" par les principaux syndicats de lycéens. Ces derniers, d'ailleurs, ne désarment pas et entendent maintenir la pression. Une vingtaine de lycéens de la Fidl ont remis lundi une lettre aux députés pour "les alerter sur la question des jeunes scolarisés expulsés".  

 

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