Le président de la République, Emmanuel Macron. 2:07
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Antonin André , modifié à
La révolution En Marche! d’Emmanuel Macron traverse ses premières turbulences. On s’attendait à une liste de 577 noms, on en a 428. Et François Bayrou en colère...
EDITO

La fête est finie. Et c’est vrai qu’on a une impression déceptive, un retour brutal à la politique à l’ancienne. Cinq jours à peine après l’élection, on passe du souffle du renouveau à la politique politicienne. François Bayrou défouraille - où l’on comprend qu’il y aurait un deal qu’Emmanuel Macron n’aurait pas respecté. 

Comme un arrière-goût de synthèse à la Hollande. Il y aussi 149 circonscriptions en suspens, sans candidats En Marche! - où l’on comprend qu’il y a un marché sur la table : 'amis de droite rejoignez moi, n’ayez pas peur, mon Premier ministre sera l’un des vôtres ou de vos amis'. Il y a encore Manuel Valls épargné - où l’on comprend qu’il y a un compromis. On lui claque la porte au nez, pas d’investiture, mais en même temps on ne met pas de candidat face à lui. Il y a comme un arrière-goût de synthèse à la François Hollande.

Le pari n’est pas non plus perdu. En même temps, la "révolution" ne se fait pas en un jour ni en cinq. Car l'objectif d'Emmanuel Macron reste d'obtenir une majorité présidentielle constituée de plus de 50% d’hommes et de femmes qui n’ont jamais de leur vie été encartés ou élus. On parle aussi d’un président de la République venu de la gauche qui s’atèle à nommer un Premier ministre centre droit ou de droite pour convaincre des élus de droite de le rejoindre, ou tout du moins de le soutenir.

Un épiphénomène en cas de réussite. L’enjeu de la révolution En Marche!, ce n’est pas de savoir si la conférence de presse a une heure de retard ou si la liste est complète, sans aucune boulette du premier coup. Son enjeu, c’est de recomposer la vie politique : hors des vieux clivages et plus encore de la renouveler, de changer d’ère. Si la semaine prochaine, Emmanuel Macron réussit ce tour de force, le cas Valls, la bouderie de Bayrou, le deal passé avec la droite… Tout cela sera oublié, réduit à un épiphénomène. Et la manœuvre politicienne d’Emmanuel Macron sera rebaptisée en coup de maître.