Le trafic de passeports syriens inquiète Cazeneuve

Le ministre de l’Intérieur s'est inquiété du trafic de passeports syriens auprès de la Commission européenne.
Le ministre de l’Intérieur s'est inquiété du trafic de passeports syriens auprès de la Commission européenne. © EMMANUEL DUNAND / AFP
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avec AFP , modifié à
Le ministre de l'Intérieur a demandé à l'Union européenne d'améliorer la détection des trafics de passeports aux frontières extérieures.

Bernard Cazeneuve veut mieux détecter les faux passeports. Le ministre de l’Intérieur s'est inquiété du trafic de passeports syriens dans une lettre adressée lundi à la Commission européenne. Dans ce courrier, il demande à l'Union européenne d'améliorer leur détection aux frontières extérieures, notamment en Grèce et en Italie. "Les attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis ont malheureusement montré que certains terroristes entendent gagner nos pays et y commettre des projets criminels en se joignant (aux) flux de migrants et de réfugiés", explique-t-il dans sa lettre. 

Deux des kamikazes du Stade de France étaient en possession de passeports syriens falsifiés, tout comme Ahmed Dahmani, un Belge de 26 ans arrêté mi-novembre en Turquie dans l'enquête sur les attentats de Paris.

Des passeports de personnes décédées. Pour le ministre, "les conditions de contrôle aux frontières extérieures de l'Union des documents de voyage présentés par les réfugiés constituent un enjeu extrêmement prégnant et préoccupant, en raison de la circulation avérée de passeports vierges volés dans les administrations publiques des territoires passés sous l'emprise" du groupe djihadiste Etat islamique. D'autres passeports auraient également été récupérés sur des personnes décédées, comme des soldats syriens ou des victimes civiles de bombardements, puis revendus à des personnes ressemblant à ces dernières", ajoute-t-il.

Sensibiliser la Turquie. Ainsi, le ministre pousse l'UE à améliorer substantiellement l'équipement aux frontières extérieures pour procéder à l'interrogation systématique des fichiers internationaux de sécurité et en particulier la base STLD d'Interpol, qui recense les documents de voyages volés ou perdus. "A l'heure actuelle, les contrôles sécuritaires dans les "hot spots" et autres centres de traitement des migrants demeurent largement insuffisants", rappelle-t-il. Enfin, il demande à Bruxelles de "sensibiliser" la Turquie, où se trouvent "certains des passeports syriens volés vierges qui y feraient l'objet de trafics sophistiqués, après avoir été personnalisés et revendus sur place", selon plusieurs services de renseignement européens.