Stéphane Tiki, le sans-papiers qui met l'UMP mal à l'aise

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Aurélie Herbemont et , modifié à
L'ancien président des Jeunes pop est soutenu par les uns, critiqués par les autres.

L'INFO. L'information a suscité un certain émoi à l'UMP. Jusqu'à mardi soir, l'organisation des jeunes du parti était dirigée par un sans-papiers. Stéphane Tiki, président des Jeunes pop depuis le mois de décembre, est en effet de nationalité camerounaise et il n'a pas de titre de séjour, selon le Canard Enchaîné. Il a immédiatement annoncé qu'il quittait son poste tout en affirmant que les informations du journal satirique étaient inexactes et mensongères. Qu'en est-il précisément sa situation ?

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Il a fait une demande de naturalisation. Stéphane Tiki a assuré à la direction de l'UMP qu'il avait un visa étudiant depuis 2006. Il aurait ensuite effectué sa demande de naturalisation il y a un an et demi. Problème : son visa a expiré et faire une demande de naturalisation n'exempte pas d'avoir un titre de séjour en règle. Stéphane Tiki se retrouve donc sans papier, lui qui est membre de "la Droite forte", le courant le plus à droite de l'UMP et certainement le plus dur à l'égard… des sans-papiers.

Il "se sent tellement français qu'il est dans le déni de sa situation". Au sein du parti dirigé par Nicolas Sarkozy, beaucoup tombent des nues. On a entendu deux types de réactions : ceux qui le défendent, parlant de la "maladresse" de Stéphane Tiki qui "se sent tellement français qu'il est dans le déni de sa situation", explique un dirigeant. L'entourage de Nicolas Sarkozy vante lui aussi ses qualités, mais tranche : "c'était évidemment intenable".

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"Il y a eu un manque d'honnêteté". Et puis il y a ceux qui sont beaucoup plus sévères, comme Thierry Mariani. "Je pense que, de sa part, il y a eu un manque d'honnêteté, soyons clairs. Je n'envisage même pas dans ma tête que l'on puisse, quelles que soient les qualités, choisir quelqu'un qui n'est pas français pour diriger les jeunes d'un parti politique en France. Le problème, c'est que, dans ce pays, force doit rester à la loi. Ou on est en règle et on a tous les droits, ou on ne l'est pas et on en a aucun, c'est tout." a déclaré sur iTELE l'ancien ministre UMP des Transports.

Une affaire dont se serait bien passée l'UMP, quelques jours après la cuisante défaite lors de la législative partielle du Doubs. Un cadre du mouvement pointe ainsi une nouvelle erreur de casting : "on touche le fond. La boutique n'est pas contrôlée, et ca va faire le jeu du FN"...