Prodi avait présenté mercredi sa démission après la mise en minorité de son gouvernement lors d'un vote de politique étrangère au Sénat. Mais le président italien Giorgio Napolitano lui a demandé de demeurer à son poste de président du Conseil et de soumettre son gouvernement à un vote de confiance au parlement. Vainqueur des législatives d'avril avec la marge la plus ténue de l'après-guerre, Prodi est depuis neuf mois à la tête du 61e gouvernement formé depuis 1945. Le président Giorgio Napolitano a reçu dès jeudi les chefs de file des partis politiques au palais du Quirinal pour évaluer la marge de manoeuvre de Prodi. Silvio Berlusconi, chef de file de l'opposition et recordman de l'après-guerre à la tête du gouvernement avec un quinquennat intégralement rempli, a prédit que l'échec de toute tentative pour ressusciter le gouvernement Prodi. "La gauche n'a jamais été majoritaire dans ce pays et ne le deviendra pas", a-t-il affirmé. "Même s'il y a un nouveau gouvernement Prodi, il ne tiendra qu'à un fil et ne pourra pas durer longtemps", estime Gianfranco Pasquino, professeur de sciences politiques à l'université John Hopkins de Bologne, la ville d'origine de Prodi. "Ce gouvernement est trop divisé. L'Afghanistan, les droits des homosexuels.... Il peut continuer, mais, dans trois mois, ça recommencera", déclare Giacobbe Rubin, un commerçant romain de 50 ans qui semble résumer une opinion largement répandue parmi ses compatriotes.